Nous l’avions écrit, rappelé, réécrit, crié sur les toits : Rien n’a été fait depuis le discours royal du 13 octobre 2017, à l’ouverture de la session d’automne dernier, pour jeter les jalons d’un nouveau modèle de développement.
Dans son discours de 2017, le Souverain avait invité le « gouvernement, le Parlement et les différentes institutions ou instances concernées, chacun dans son domaine de compétence, à reconsidérer notre modèle de développement pour le mettre en phase avec les évolutions que connaît le pays », tout en appelant à ce que soient associés à ce processus de réflexion l’ensemble des compétences nationales, des acteurs sérieux et des forces vives de la nation. Les deux pouvoirs, exécutif et législatif, n’ont pas été réellement au rendez-vous dans le sens de leur rôle directeur et fédérateur autour de tout débat du genre dans la société marocaine. Ils avaient d’autres guéguerres partisanes personnelles beaucoup plus importantes que le sort de ce pays et son intérêt général.
Autant dire que le modèle de développement politique a été un frein réel au modèle de développement économique et social. Puisqu’à l’instar d’importants chantiers, comme le code de la famille, l’on préfère se dérober à ses responsabilités et passer la patate chaude dans le camp du Roi.
Résultat des courses, dans le discours royal du vendredi 12 octobre 2018, à l’ouverture de la session d’automne du Parlement, le Roi souligne que « certaines institutions et instances concernées, ainsi qu’un nombre d’acteurs et de compétences au niveau national, ont pris la louable initiative de préparer des contributions et d’élaborer des études en la matière ». Mais passé le stade de réflexion, il est temps de passer aux choses sérieuses.
« Il est dans l’ordre des choses qu’un temps suffisant soit consacré à la réflexion et au dialogue autour de cette question, au reste, cruciale pour le devenir du Maroc. Néanmoins, Nous estimons que cet important chantier a atteint un stade de maturité tel qu’il convient d’activer la présentation des différentes contributions dans le courant des trois prochains mois », nous apprend le discours royal.
Désormais, le Roi a confié à une commission ad hoc la responsabilité de collecter, d’agencer et de structurer les contributions et d’en élaborer les conclusions et ce, dans le cadre d’une vision à portée stratégique, globale et intégrée.
La commission devra soumettre le projet du nouveau modèle de développement, à l’appréciation du Roi en spécifiant les objectifs fixés, les leviers de changement proposés et les mécanismes de mise en œuvre retenus.
Dans trois mois donc, nous en saurons un peu plus sur la nouvelle vision stratégique qui met en commun et en cohérence toues les politiques publiques actuellement en orbite.