Dans un contexte marqué par une croissance timorée en 2019, le taux de chômage au niveau national a terminé l’année à 9,2% contre 9,5% en 2018. Il est passé de 13,8% à 12,9% en milieu urbain et de 3,6% à 3,7% en milieu rural.
C’est ce qui ressort de la récente note d’information du HCP relative à la situation du marché du travail en 2019.
De prime abord, il est à noter qu’en 2019, l’économie marocaine a créé 165.000 postes d’emploi (1,5%) résultant d’une création de 250.000 postes en milieu urbain et une perte de 85.000 en milieu rural.
L’analyse par secteur révèle que les « services » ont créé 267.000 emplois, le « BTP » 24.000 et l’ »industrie y compris l’artisanat » 17.000, alors que le secteur de l’ »agriculture, forêt et pêche » a perdu 146.000 emplois. Donc hormis l’agriculture forêt et pêche, tous les autres secteurs d’activité économiques ont contribué à la création d’emplois.
Dans ce contexte, avec une baisse de 33.000 personnes en milieu urbain et une hausse de 3.000 en milieu rural, le nombre total de chômeurs a baissé de 30.000 personnes au niveau national, s’établissant à 1.107.000 chômeurs.
La situation du marché de travail a été marquée par la persistance de la baisse des taux d’activité et d’emploi. La population en âge d’activité (15 ans et plus) s’est accrue, par rapport à 2018, à un rythme plus important (+1,6%) que celui de la population active (+1,1%). Le taux d’activité a, ainsi, reculé de 46% à 45,8% (-0,2 point) entre 2018 et 2019. Il a augmenté de 42% à 42,3% en milieu urbain (+ 0,3 point) et a baissé de 53,2% à 52,2% en milieu rural (-1 point). Entre hommes et femmes, l’écart des taux d’activité est de 49,5 points (respectivement 71% et 21,5%).
Avec un accroissement de 1,5%, le volume de l’emploi s’est accru de 165.000 postes, résultat d’une hausse de 250.000 en milieu urbain et d’une baisse de 85.000 en milieu rural, contre une création nette de 111.000 postes une année auparavant.
Selon le statut d’emploi, 234.000 postes d’emploi rémunéré ont été créés entre 2018 et 2019, 233.000 en milieu urbain et 1.000 en milieu rural, contre une création 173.000 entre 2017 et 2018. L’emploi non rémunéré, constitué de 98% d’aides familiales, a en revanche enregistré une baisse de 69.000 postes, résultant d’une création de 17.000 en zones urbaines et d’une perte de 86.000 en zones rurales, où elle était de 63.000 une année auparavant.
Le taux d’emploi a baissé de 41,7% à 41,6% (-0,1 point). Il a par contre connu une augmentation de 0,7 point en milieu urbain et une baisse de 1 point en milieu rural. Entre hommes et femmes, l’écart des taux d’emploi est de 46,9 points (respectivement 65,5% et 18,6%).
Les jeunes, les femmes et les diplômés sont les plus impactés
Les taux de chômage les plus élevés sont relevés, en particulier, parmi les jeunes âgés de 15 à 24 ans (24,9% contre 7,0% parmi les personnes âgées de 25 ans et plus), les détenteurs d’un diplôme (15,7% contre 3,1% parmi les personnes n’ayant aucun diplôme) et les femmes (13,5% contre 7,8% parmi les hommes).
Le taux de chômage des détenteurs d’un diplôme de formation professionnelle est de 22,0%. Il est nettement plus élevé parmi les femmes (33,1%) et les jeunes âgés de 15 à 29 ans (35,4%).
Près de 6 chômeurs sur 10 (57,2%) sont à la recherche de leur premier emploi (50,9% parmi les hommes et 69,0% parmi les femmes). Plus de 2 chômeurs sur 3 (68,2%) sont à la recherche d’un emploi depuis une année ou plus (63,8% parmi les hommes et 76,3% parmi les femmes). D’un autre côté, 36,2% des chômeurs se sont retrouvés dans cette situation suite au licenciement ou à l’arrêt de l’activité de l’établissement employeur.
Cinq régions abritent 71,9% de l’ensemble des actifs âgés de 15 ans et plus. Celle de Casablanca-Settat vient en première position avec 22,9% d’actifs, suivie de Rabat-Salé-Kénitra (13,6%), Marrakech-Safi (13,4%), Fès-Meknès (11,5%) et Tanger-Tétouan-Al Hoceima (10,6%).
Trois régions enregistrent des taux d’activité supérieurs à la moyenne nationale (45,8%). Il s’agit de Casablanca-Settat (50%), Marrakech-Safi (47,4%) et Régions du Sud (46%). En revanche, les taux les plus bas sont enregistrés dans les régions de Drâa-Tafilalet (41,6%) et de Souss-Massa (42,9%).