24.383 contrôles ont été menés par des inspecteurs de travail durant les 9 premiers mois de 2019 suite auxquels 453.043 avertissements ont été adressés. Le nombre de grèves a baissé comparativement à la même période de l’année dernière passant de 1.227 à 1.218 grèves.
Sans doute, la paix sociale est une composante fondamentale pour garantir un climat économique propice au développement avec comme pierre angulaire l’amélioration du climat des affaires et le renforcement de la compétitivité des entreprises.
Au Maroc, malgré les avancées sur le plan réglementaire, force est de constater que les droits des travailleurs sont encore bafoués. Non-versement des salaires, licenciements abusifs, absence de couverture sociale…, autant de pratiques que se permettent toujours certains chefs d’entreprise faute d’un contrôle assez strict des autorités et de sanctions dissuasives.
L’application du code du Travail reste tributaire du secteur d’activité mais aussi à la nature des contrats. Bien que le ministère accorde une attention particulière au respect des lois en vigueur, le déficit des moyens humains de contrôle en décide autrement. Certains profitent de ce manque de ressources pour détourner la loi et faire régner la leur.
Lors de la session des questions-réponses à la Chambre des conseillers, le ministre du Travail Mohamed Amakraz a pourtant affirmé que son département ne ménage aucun effort pour s’assurer de l’application du Code du travail bien que cela ne soit pas toujours facile.
Il a précisé que les inspecteurs de travail ont mené environ 24.383 contrôles durant les 9 premiers mois de 2019 suite auxquels 453.043 avertissements ont été adressés aux employeurs qui ne respectent pas la réglementation du travail dont 324.721 générales, 32.398 concernant le SMIG et 44.020 concernant la sécurité sociale. Les hors-la-loi ont fait l’objet de 207 PV pour 2.908 infractions et 290 délits.
Mais le rôle de l’inspection du travail ne se limite pas uniquement au contrôle, a tenu à rappeler le ministre, mais aussi à devancer et à prévenir les conflits sociaux en jouant le rôle de médiateur. Ainsi durant les 3 trimestres de 2019, 38.672 conflits individuels ont été traités, et 53.990 plaintes réglées sur 98.758 plaintes déposées soit 54,67%. Ces mesures ont également permis à 2.591 employés de rejoindre leur poste travail après avoir été licenciés.
Quant aux grèves évitées, le ministre a annoncé une baisse de 9 grèves comparativement à la même période de l’année dernière passant de 1.227 à 1.218 grèves au niveau des secteurs de production. Il faut dire que nous sommes bien loin des grèves de 2011 qui avaient pris en otage l’économie marocaine.
Toutefois, il reste encore du chemin à faire pour renforcer la gouvernance des relations professionnelles et l’amélioration du climat des affaires. Le ministre en est conscient, c’est pourquoi il a mis en place un programme national pour faire avancer les conventions collectives et conclure de nouvelles conventions. A noter que durant 2019, 12 conventions collectives ont été signées dans l’objectif de renforcer la compétitivité des entreprises aussi bien sur le plan économique que social.