Le dimanche 19 janvier, l’Allemagne a accueilli la conférence de Berlin sous l’égide de l’ONU. Une conférence internationale consacrée au règlement de la situation en Libye, avec la participation de 11 autres pays à savoir : les États-Unis, le Royaume-Uni, la Russie, la France, la Chine, la Turquie, l’Italie, les Émirats arabes unis, l’Égypte, l’Algérie et le Congo Brazzaville, pour trouver une solution politique au conflit libyen et relancer le processus de paix par le cessez-le-feu.
Il sied de signaliser que le président du Conseil présidentiel libyen, Fayez al-Sarraj, et du général retraité Khalifa Haftar étaient présents à Berlin, sans participer à la conférence. Alors que la Tunisie, pays voisin de la Libye, et le Maroc, qui a accueilli, fin 2015, la conférence de Skhirat, étaient absents. Sans oublier, que le Royaume du Maroc a exprimé, son profond étonnement quant à son exclusion de cette conférence, malgré son rôle déterminant dans le règlement de la crise de la Libye.
Comment peut-on concevoir la résolution d’un conflit sans la présence des principaux pays concernés ? On s’interroge toutefois sur les réelles intentions du pays hôte et de certains invités, mais surtout, sur les critères qui ont permis de choisir les participants ?
La présence de quelques pays peut être justifiée, mais que l’Allemagne, située à des milliers de kilomètres soit à l’initiative de cette conférence, en l’absence des voisins régionaux, notamment la Tunisie et le Maroc, ne posera-t-elle pas des questions étonnantes ?
N’oublions pas que l’Allemagne cherche des zones d’influence au niveau du continent africain.
Selon l’accord de Berlin, Les participants à la conférence ont convenu de respecter l’embargo sur les armes décidé en 2011 par les Nations unies et renoncer à des interférences dans le conflit armé ou les affaires intérieures de la Libye. Cet accord pourrait-t-il constituer un pas en avant dans les efforts déployés par la communauté internationale pour mettre fin à la guerre, et parvenir à un règlement politique global, par rapport à l’accord de Skhirat du 17 décembre 2015 ?
Or, l’accord de Skhirat, conclu et signé le 17 décembre 2015, par les protagonistes de la scène libyenne en présence de l’envoyé spécial du Secrétaire général des Nations unies pour la Libye, Bernardino León, après plusieurs étapes de négociations inter-libyennes. Il est ainsi prévu la formation d’un gouvernement, la mise en place d’un conseil présidentiel et d’un haut conseil d’État. Ce plan est soutenu par des puissances internationales (France, États-Unis, Allemagne, Italie et Royaume Uni) ainsi que par le Conseil de sécurité. Cet accord reste la solution la plus parfaite et la meilleure solution pour résoudre la crise en Libye.
Tandis que l’accord de Berlin, est un accord entre des pays étrangers, parmi eux qui n’ont aucune raison géographique ou politique d’être présents. D’autant plus, Fayez al-Sarraj et Khalifa Haftar, ont quitté la conférence sans avoir signé l’accord.
A vrai dire, l’accord de Skhirat est plus avancé par rapport à l’accord de Berlin. Outre sa crédibilité, il a été signé sur le territoire d’un pays de l’Union du Maghreb Arabe (UMA), qui est le Maroc. Ce dernier a joué un rôle essentiel dans l’appui des négociations inter-libyennes et le rapprochement des points de vue pour mettre fin aux différends dans le cadre de son engagement de préserver la paix et de la sécurité dans la région, sous la vision éclairée de Sa Majesté le Roi Mohamed VI.
Certes, le Maroc a joué un rôle décisif dans la conclusion de l’accord de Skhirat, qui est, à ce jour, le seul cadre politique appuyé par le Conseil de Sécurité et accepté par tous les protagonistes libyens, en vue de la résolution de la crise dans ce pays, en défendent l’intégrité territoriale de la Libye et évitant toute ingérence dans ses affaires internes,
En outre, le Maroc a acquis une référence internationale dans ce genre d’initiative de paix visant à résoudre les conflits, ainsi les relations historiques et fraternelles fortes qui relie les deux pays, ce qui rend le Maroc plus qualifié pour jouer un rôle central dans le dossier.
Khalid Cherkaoui Semmouni, Directeur du CREPS