L’après-congé rime également avec reprise du militantisme. Nos syndicats sont de retour. Après le repos, les centrales syndicales s’apprêtent à reprendre le combat. Plusieurs dossiers qui pimentent la relation gouvernement-syndicats sont sur la table : augmentation des salaires, fiscalité des familles et loi sur la grève.
Dans une déclaration à la MAP, le Secrétaire général de Union marocain du travail (UMT) s’est d’abord exprimé sur la loi sur ce dernier dossier qui a fait couler beaucoup d’encre et qui est depuis quelques mois au centre du climat syndical.
Il a précisé que l’UMT va demander à l’Exécutif de déployer des mesures urgentes pour préserver les acquis sociaux et engranger d’autres, allant dans le sens de la satisfaction des revendications de la classe ouvrière. Le SG de l’UMT a également tiré la sonnette d’alarme sur les libertés syndicales qui sont violées et bafouées dans plusieurs régions et dans plusieurs secteurs d’après ses dires.
« Des délégués syndicaux sont licenciés pour avoir exercé un droit constitutionnel qui est le droit de créer une structure syndicale » a-t-il précisé. Il faut dire que le retard qu’a accusé l’adoption de cette loi n’est pas sans conséquence sur le climat des affaires. Les investisseurs doivent avoir de la visibilité pour injecter leurs fonds dans un pays. Ce qui explique le caractère urgent de ce dossier.
Revendications syndicales : Pas maintenant
Cependant, Moukharik n’est sans savoir que l’Exécutif n’a pas la tête aux questions syndicales. Le Chef du gouvernement a d’autres priorités plus urgentes à savoir le remaniement ministériel sur lequel il s’est penché depuis quelques jours.
Les syndicats n’ont qu’à prendre leur mal en patience avant d’espérer reprendre les négociations avec le gouvernement. Espérant juste que la reprise ne se fasse pas trop attendre avec le nouvel Exécutif. D’ailleurs dans cette foulée du remaniement, Miloudi Moukharik a suggéré la mise en place d’un « ministère de l’Emploi et du Dialogue », qui aura pour compétence l’autorité d’appliquer la loi et la législation sociale et encourager la négociation.
En attendant, le SG de l’UMT ne cache pas son mécontentement notamment par rapport à l’Accord social signé le 25 avril 2019. Rappelons que les grands perdants de cet Accord ont été les employés du secteur privé qui n’ont pas été inclus. Seuls deux secteurs à savoir celui de l’industrie, du commerce et des services ainsi qu’agricole ont été concernés par la hausse du Salaire minimum interprofessionnel garanti (SMIG) de 10%.
Rappelons qu’il s’agit d’une hausse de 10% du SMIG sur deux ans, avec 5% à partir de juillet 2019 et 5% en juillet 2020.
Les salariés du privé ont toutefois eu des miettes soit une augmentation des allocations familiales de 100 DH pour chaque enfant dans la limite de trois enfants. Des miettes qui ne permettent même pas de boucher un trou.
C’est pourquoi Moukharik a appelé les pouvoirs publics à alléger le fardeau fiscal qui pèse de plus en plus sur le niveau de vie des familles. Pour cela, l’UMT va exiger la défalcation des frais de la scolarité de l’assiette imposable.
Rappelons que face à une école publique défaillante, les familles n’ont d’autres choix que d’enseigner leur progéniture dans le privé. Le budget éducation constitue une part importante du budget.
« C’est une mesure extrêmement importante pour tirer vers le haut et encourager les familles à envoyer leurs enfants à l’école », a insisté Miloudi Moukharik, à un moment où la majeure partie des ménages croule sous le poids des dépenses occasionnées par la rentrée scolaire.
Il ne manque qu’à attendre de voir la suite de l’épisode des négociations syndicats-gouvernement dans l’optique d’arracher plus de droit.