Depuis plusieurs années, la demande intérieure a drivé la croissance économique, mais à un rythme inférieur en 2017 (comptes nationaux du HCP).
En 2018, le boycott qui s’est emparé aussi bien du système de production que de celui de la consommation ne serait pas sans impact.
Les comptes nationaux qui viennent d’être élaborés par le HCP font ressortir une croissance de l’économie nationale de 4,1% en 2017 au lieu de 2,1% en 2016, soutenue particulièrement par l’important rebondissement de l’activité agricole. La bonne pluviométrie et sa régularité ont constitué un important élément du cycle de production de 2017. Un impact perceptible a été constaté sur la production agricole ainsi que sur les branches d’activité qui lui sont liées d’une manière directe ou indirecte. La récolte céréalière qui a dépassé 90 millions de quintaux ainsi que la production de la valeur ajoutée de plusieurs secteurs d’activité ont fini par se répercuter sur le comportement de la demande intérieure. En effet, que ce soit par le biais de la consommation ou de l’investissement, la demande intérieure a contribué à la croissance économique au courant de l’exercice 2017.
La consommation des ménages qui représente plus de la moitié de la demande intérieure en biens et services a connu une augmentation de 3,5% au lieu de 3,7% en 2016 contribuant de 2 points à la croissance au lieu de 2,1 points. La consommation finale des administrations publiques s’étant de son côté, maintenue à son rythme de croissance de 1,5% apportant 0,3 point à la croissance.
En ce qui concerne les investissements, la formation brute du capital fixe a maintenu son ratio à 32,6% du PIB financé à hauteur de 88,6% par l’épargne nationale brute contre 86,9% en 2016. Le besoin de financement de l’économie nationale s’est ainsi allégé par rapport à l’année 2016 passant de 4,3% du PIB à 3,7%.
La demande intérieure a été également renforcée par un apport appréciable de la demande extérieure. Les échanges extérieurs nets des biens et services ont dégagé une contribution à la croissance de l’ordre de 0,5 point en 2017 au lieu d’une contribution négative de (-4,3%) points une année auparavant. Les exportations ont augmenté de 10,9% au lieu de 5,5% et les importations de 7,4% au lieu de 14,7%.
Ces chiffres révèlent que le modèle de croissance au Maroc est essentiellement drivé par la demande intérieure et le comportement de ses deux composantes (consommation et investissement). Autrement dit, accéder à des paliers supérieurs de croissance passe nécessairement par le renforcement de la demande extérieure.
Quid de 2018 ?
En 2018, la croissance continuerait à être soutenue par la demande intérieure mais certainement à un rythme inférieur. Les prévisions tablent sur un taux de croissance de 2,7% de la demande intérieure. Toutefois, ce taux est à nuancer si on prend en considération le boycott qui s’est emparé aussi bien du système de production que de celui de la consommation dans certaines composantes. Et qui risque de perdurer. Aussi, en relation avec le ralentissement des revenus, la consommation des ménages résidents passerait de 4% en 2017 à 3,3% en 2018.