Les services arrivent en tête de liste des secteurs ayant été touché par des conflits sociaux qui se sont soldés par des grèves. Les grèves évitées se sont également inscrites dans une tendance baissière avec 1.644 grèves évitées contre 1.784 en 2017, soit une diminution de 7,85%.
Il y a quelques années les grèves prenaient en otage l’économie marocaine. Les mouvements sociaux dans les secteurs les plus vitaux paralysaient le fonctionnement de tout le pays non pas sans conséquence sur le climat des affaires. Aujourd’hui, les grèves sont moins fréquentes. Le rapport du ministère du Travail sur les grèves enclenchées et celles évitées en 2018 dans les secteurs de l’industrie, le commerce, les services et l’agriculture révèle une baisse par rapport à 2017. Il ressort qu’en 2018, 134 grèves ont été enregistrées dans 119 institutions, contre 154 dans 121 institutions en 2017, soit une baisse de 12,99% du nombre total de grèves.
Le nombre de travailleurs en grève a toutefois augmenté de 71,04% en 2018 par rapport à 2017 passant de 22.196 ouvriers contre 12.977. Paradoxalement, le nombre de jours de travail perdus a diminué passant de 116.851,5 jours de travail en 2018 contre 178.289,25 en 2017, soit une baisse de 34,46%.
Le secteur des services s’est accaparé la part du lion avec 51 grèves dans 42 institutions, soit 38,06% du total des grèves. Le secteur de l’industrie vient en deuxième position avec 32 grèves dans 30 institutions, soit 23,88%, suivi de l’agriculture avec 25 grèves dans 22 institutions (18,66%), les secteurs de la construction et des travaux publics avec 14 grèves dans 14 institutions (10,45%) et en dernier lieu le secteur du commerce avec 12 grèves dans 11 institutions (8,96%).
La distribution des grèves enclenchées selon les branches d’activité économique fait ressortir que l’agriculture arrive en tête de liste des secteurs qui ont été touchés par les mouvements sociaux. 25 grèves dans 22 établissements ont été enregistrées dans ce moteur de croissance de l’économie suivi du secteur du bâtiment et des travaux publics et de la gestion des déchets ménagers avec 14 grèves chacune dans respectivement 14 et 12 établissements.
Il ressort du rapport que les principales causes des grèves en 2018 ont été le retard de paiement ou le non-paiement des salaires (66 cas) soit 24,54% ; la protection sociale (37 cas) soit 13,75% ainsi que le non-respect du temps de travail (28 cas) soit 10,41%. Le licenciement arrive en dernière position avec 10,04%. Le nombre de grèves a baissé en 2018 par rapport à 2017 mais il ressort tout de même un changement de comportement des travailleurs dans les différents secteurs. En effet, si cette tendance baissière a été enregistrée dans les secteurs de l’industrie (27,27%) et du service (21,54%), il n’en est pas de même dans les autres secteurs. Le secteur du commerce a connu une hausse de 20%, l’agriculture de 19,05% et celui de la construction et des travaux publics a affiché une hausse de 16,67%.
Le rapport révèle également que 1.644 grèves ont été évitées dans 1.056 établissements contre 1.784 grèves sur 1175 établissements en 2017, soit une diminution de 7,85%. C’est l’équivalent de 128.841 jours ouvrables, calculé sur la base du calcul du jour ouvrable de chaque salarier et de chaque conflit.