Au menu de cette réunion, l’analyse des recommandations du comité technique sur les mesures sociales et fiscales à prendre en urgence, a annoncé le ministre des Finances, Mohammed Benchaâboun à l’issue de sa rencontre aujourd’hui avec la commission des finances et du développement économique à la première chambre.
L’urgence d’édicter les mesures économiques et sociales pour limiter les effets du Covid-19 a été le leitmotiv de la réunion qui s’est tenue ce matin du 18 mars entre le ministre des Finances, Mohamed Benchaâboun avec la commission des finances et du développement économique au sein de la Chambre des représentants. Après avoir fait le point sur la situation actuelle et recueilli les propositions des parlementaires qui seront contenues dans une circulaire, le ministre a annoncé que le comité technique a élaboré des recommandations d’ordre social à prendre en urgence et se penchera cet après-midi sur le volet fiscal. Les travaux du comité technique seront analysés lors de la réunion du comité de veille qui se tiendra demain 19 mars pour décider des mesures sociales et économiques à actionner en urgence. Le ministre a souligné que l’objectif est de préserver le pouvoir d’achat des Marocains et leur garantir une vie digne en ces temps de crise, en plus des mesures à destination du tissu économique.
Par ailleurs, Benchaâboun a informé que la commission des prix se réunit les lundi et mercredi pour suivre ce qui se fait sur les marchés avec rigueur notamment le respect des prix et la lutte contre la spéculation et les monopoles. Selon l’évolution de la situation, le ministre n’exclut pas le plafonnement des prix de certains produits, comme il a été fait pour les gels hydro-alcooliques. Le ministre a également souligné la conscience et la responsabilité de l’Etat d’élaborer des scénarios d’évolution, et des mesures qu’il faudra prendre en conséquence.
Benchaâboun a écouté attentivement les propositions des parlementaires qui ont appelé de tous leurs voeux à préserver les couches sociales les plus vulnérables, surtout que l’Etat dispose des fichiers sociaux des citoyens pour actionner les aides directes. Ainsi, certains députés ont proposé que si la population vulnérable est estimée à un million de familles, le fonds spécial peut consacrer 2.000 DH par famille, soit 2 Mds de DH pour aider cette population à faire face à cette conjoncture. L’Etat est sommé de débloquer rapidement les aides sociales (Ramed, Tayssir, fonds des veuves et divorcées…) pour éviter qu’une crise sociale ne vienne se greffer à la crise sanitaire et celle économique qui se profilent à l’horizon. Et surtout ne pas perdre de vue le monde rural, en activant rapidement les mesures de lutte contre la sécheresse et trouver une alternative à l’enseignement à distance pour les enfants du rural qui ne disposeraient pas de moyens à cet effet.
Aussi, l’Etat est-il appelé dans la gestion du Fonds à ne pas perdre de vue les journaliers qu’ils travaillent avec des entreprises formelles ou informelles, de même qu’il est appelé à soutenir les autoentrepreneurs.
Par ailleurs, les députés mettent en garde contre les sociétés qui seraient tentées de ne pas verser les salaires du mois de mars puisque les fonctionnaires et salariés sont tout aussi vulnérables dans une telle conjoncture. Les députés ont proposé que les échéances des crédits immobiliers, de consommation, les factures d’eau et d’électricité soient reportées pour les familles qui se retrouvent en difficulté notamment financière à cause du coronavirus.
Ils ont également attiré l’attention sur le fait que la suspension des cours a posé des problèmes à plusieurs familles. A cet égard, ils ont proposé de maintenir des centres pour les enfants des fonctionnaires et salariés qui ne peuvent pas faire du télétravail, notamment les cadres de la santé, la police, le ministère de l’intérieur…
Les parlementaires ont salué les mesures prises par l’Etat tout en appelant à tirer les enseignements nécessaires : réformer la santé, l’éducation, prévoir dans les prochaines LF les problèmes liés aux pandémies et sécheresse…
Ils ont également interpellé le ministre pour trouver des solutions pour les marocains bloqués à l’étranger.
La question de la communication importante entre différentes composantes de la société pour leur mise en application a également été soulignée pour plus d’efficience.