L’encours des créances en souffrance a augmenté de 6% (14,9% pour les ménages) en glissement annuel après 5,7% en novembre et leur ratio au crédit bancaire s’est établi à 7,5%.
La hausse se confirme. Les créances en souffrances ont vu leur encours augmente de 6% en glissement annuel après 5,7 % en novembre. Ces créances se sont accrues de 1% pour les entreprises non financières privées et de 14,9% pour les ménages et leurs ratios se sont situés respectivement à 10,8% et à 8,4%. C’est ce qui ressort de la Revue de la conjoncture économique du mois de février de Bank Al-Maghrib.
Par branche d’activité, les données trimestrielles du mois de décembre 2019 indiquent une accélération des rythmes de progression de 3,1% en septembre à 12,1% pour les crédits destinés à la branche « transports et communications » et de 7,4% à 9,6% pour ceux aux « industries alimentaires et tabac ». De même, les concours accordés aux « industries extractives » et aux entreprises du « bâtiment et travaux publics » se sont accrus respectivement de 23,7% et de 1,5% après des baisses de 11% et de 1,4%. En revanche, les crédits en faveur du secteur du « commerce, réparations automobiles et articles domestiques » et des « industries métallurgiques, mécaniques, électriques et électroniques » ont connues des hausses respectives de 5,1% et 4,4% au lieu de 11% et 5% un trimestre auparavant. Pour ce qui est des prêts octroyés par les sociétés financières autres que les banques au secteur non financier, ils se sont accrus de 4% après 5,9% un trimestre auparavant. Cette évolution recouvre une décélération de 6,1% à 5,3% de la progression des crédits accordés par les sociétés de financement, une atténuation de 13,7% à 13,4% de la baisse des prêts distribués par les banques offshores et une accélération de 6,7% à 9,1% de la croissance de ceux des associations de microcrédit.
Par ailleurs, en janvier 2020, le besoin en liquidité des banques s’est accentué à 65,5 milliards de dirhams en moyenne hebdomadaire contre 64,1 milliards en décembre, reflétant une hausse de la monnaie fiduciaire. Dans ce contexte, Bank Al-Maghrib a injecté 57,5 milliards sous forme d’avances à 7 jours. Tenant compte d’un montant de 2,3 milliards accordé dans le cadre du programme de soutien au financement de la TPME et de 4 milliards de dirhams au titre de l’opération de swap de change, l’encours global des interventions ressort à 63,8 milliards.
Dans ces conditions, le taux interbancaire s’est situé à 2,26% en moyenne. Sur les autres marchés, les taux des bons du Trésor ont connu globalement de légères baisses en décembre.
Parallèlement, les taux de rémunération des dépôts à terme ont connu, en décembre, des légères hausses de 2 points de base à 2,71% pour ceux à 6 mois et de 6 points à 3% pour ceux à un an. S’agissant des taux débiteurs, les résultats de l’enquête de Bank Al-Maghrib auprès des banques relatifs au quatrième trimestre 2019 indiquent une diminution du taux moyen global de 18 points de base à 4,91%.
Par secteur institutionnel, les taux assortissant les prêts aux entreprises privées ont connu un repli de 12 points globalement, de 3 points pour les grandes entreprises et de 19 points pour les TPME.
Pour leur part, les taux appliqués aux crédits aux particuliers ont marqué une baisse de 14 points de base, avec des diminutions de 3 points pour les prêts à l’habitat et de 6 points pour les crédits à la consommation.
Pour ce qui est des agrégats monétaires, la masse monétaire a enregistré une croissance de 3,8% en décembre, contre 3,3% en novembre.
Cette évolution reflète principalement une atténuation de la baisse de 8,2% à 1,8% des titres des OPCVM monétaires et une accélération de 5,6% à 12,4% de la progression des dépôts en devises. Pour sa part, le taux d’accroissement des dépôts à vue est revenu de 5,1% à 4,6%, suite essentiellement à la décélération de 7,5% à 4,6% du rythme de croissance des dépôts des entreprises non financières privées, celui des ménages s’étant accéléré de 4,4% à 4,7%.
Dans le même temps, la monnaie fiduciaire s’est accrue de 7,4% au lieu de 7,8% un mois auparavant et la baisse des dépôts à terme s’est accentuée de 5,4% à 7,4%, résultat d’une contraction de 11,7% de ceux des entreprises privées, après celle de 9,2% en novembre.
Par source de création monétaire, le taux d’accroissement du crédit bancaire est passé de 5,2% à 5,4%, traduisant une accélération de 5% à 5,3% pour le crédit destiné au secteur non financier et une décélération de 6,5% à 5,9% pour les prêts au secteur financier. Par secteur institutionnel, le crédit aux entreprises privées a poursuivi son amélioration, enregistrant une progression de 7,1% après 6,6%.
Cette évolution recouvre une accélération de la croissance de 2,7% à 8,3% pour la promotion immobilière, une quasi-stabilité à 6% pour les prêts à l’équipement et une décélération de 10,8% à 9,4% pour les facilités de trésorerie.
Dans le même temps, la baisse des concours aux entreprises publiques est revenue de 7% à 2,1%, suite à une atténuation de 8,5% à 0,7% du repli des facilités de trésorerie et de 7,3% à 1,6% de celui des prêts à l’équipement. Quant aux crédits aux ménages, leur rythme de progression a décéléré de 4,6% à 4%, reflétant un ralentissement de 4,3% à 3,7% de celui des prêts à l’habitat et de 4,8% à 4,6% de celui des crédits à la consommation.
Concernant les autres sources de création monétaire, la progression des réserves internationales nettes est revenue de 7,3% en novembre à 6,5% en décembre. Leur stock s’est ainsi situé à 245,6 milliards de dirhams, soit l’équivalent de 5 mois et 8 jours d’importations de biens et services. En ce qui concerne les créances nettes sur l’administration centrale, elles ont vu leur taux d’accroissement s’accélérer de 1,7% à 5,9%, reflétant une contraction de 20,3% des engagements des institutions de dépôts, après une hausse de 35,4% et une atténuation de la baisse de 24,2% à 18,2% des détentions des OPCVM monétaires en bons du Trésor. L’encours des bons du Trésor détenus par les banques s’est accru de 6,7%, après 11,4% un mois auparavant. S’agissant des agrégats de placements liquides, ils se sont accrus de 6,7% après 7,3% en novembre, traduisant le ralentissement de 6,6% à 3% de l’encours des bons du Trésor intégré dans cet agrégat. Pour ce qui est des titres des OPCVM obligataires et ceux actions et diversifiés, ils ont vu leurs rythmes de progression passer, d’un mois à l’autre, de 6% à 8,5% et de 11,6 à 17,8% respectivement.