Quel poids devons-nous accorder aux industries manufacturières ? Ces dernières devraient selon les dernières données de la Banque Centrale connaître une progression de leur valeur ajoutée de 3,6% en 2019.
Ne pouvant s’affranchir de l’impact de l’agriculture sur la croissance du Produit intérieur brut, les analystes et économistes accordent une attention particulière au secteur primaire. Mais il reste tout de même important de suivre l’évolution des secteurs autres que l’agriculture et voir jusqu’à quel degré pourraient-ils booster le niveau de croissance économique. Ces derniers devraient selon les dernières données de la Banque Centrale connaître une progression de leur valeur ajoutée de 3,6% en 2019.
A ce titre, il est important de noter que dans une conjoncture aussi morose, des secteurs devraient tenir le coup sans trop de dégâts et certains pourraient même faire preuve de résilience à la morosité de la conjoncture.
D’après les conjoncturistes, les industries extractives devraient maintenir le cap de la relance qu’elles ont abordé l’année écoulée. Ils tablent sur un taux de croissance de 6,5% portée essentiellement par la demande soutenue en fertilisants et en acides phosphoriques de la part de l’Inde, du Brésil et des Etats-Unis.
Deux secteurs pourraient également tirer vers le haut la croissance économique même si c’est à un rythme modéré. Il s’agit en l’occurrence de l’automobile et de l’agro-alimentaire. Prises globalement, les industries manufacturières progresseraient à une cadence moyenne de l’ordre de 3,5%.
Autre secteur important pour l’économie marocaine est celui du Bâtiment et Travaux publics qui, au cours des dernières années, a souffert de plusieurs difficultés. D’après les analystes du Centre marocain de conjoncture, le secteur du BTP sortirait selon toute probabilité du cycle de déprime dans lequel il a baigné huit ans durant.
Ils corroborent leurs propos par les indicateurs précurseurs d’une bonne orientation des crédits au logement et le relèvement des ventes de ciment. Bien que ce dernier indicateur ne fasse pas l’unanimité chez les analystes et biaise les calculs pour différentes raisons.
Last but not least, les activités de services et de commerces qui feraient preuve d’un dynamisme relatif supporté essentiellement par les branches des transports, de l’hôtellerie et la restauration, des communications et du commerce. Leur valeur ajoutée serait, sur la foi des anticipations des opérateurs, approcher les 4% en volume.
Le comportement des industries manufacturières reste tout de même mitigé évolue au gré de la conjoncture internationale et signe l’étroite dépendance de la croissance économique du secteur primaire. Combien même, ces branches d’activités créent de la valeur ajoutée et des emplois, elles ne sont pas en mesure de tirer la croissance économique vers le haut, absorber le chômage persistant et classer le Maroc parmi les pays émergents. Ce sont là autant de constats qui suscitent des interrogations quant à la pérennité de la dynamique économique engagée depuis plus d’une dizaine d’années et ses capacités de renouvellement. D’où l’urgence d’un modèle de développement économique qui ne fait pas fi des contraintes et incohérences inhérentes à la configuration actuelle de la croissance économique.