Le premier vice-président de la ville Abdessamad Haiker se livre à EcoActu.ma pour mettre la lumière sur la vision du Conseil de la ville pour gérer les dossiers chauds et urgents de la capitale économique.
Nul n’est sans savoir que Casablanca n’arrive toujours pas à se hisser au niveau des grandes métropoles mondiales voire même pas à celles à développement comparable. Transport, déchet, aménagement, pollution visuelle (affichage publicitaire), aménagement du territoire, voirie…, plusieurs points noirs continuent de d’assombrir l’image de la capitale économique du Royaume. Chaque jour, les problèmes dont souffrent la ville font les choux gras des médias. Faute de résultats visibles, les Casablancais ont même l’impression que toutes les parties prenantes tâtonnent.
En vue de mettre la lumière sur la vision du Conseil de la ville pour gérer les dossiers chauds et urgents, le premier vice-président de la ville Abdessamad Haiker a enfin accepté de nous rencontrer. C’est lors d’une discussion à bâtons rompus avec EcoActu.ma que s’est prêté au jeu des questions réponses.
Il faut dire que mises à part les sorties officielles, les membres du Conseil restent relativement discrets. Le 1er Vise-président et Président de l’arrondissement de Maârif a, tout de même, tenu à préciser que contrairement aux idées reçues, le Conseil a toujours veillé soit depuis sa nomination, à établir un canal de communication avec les médias et ce par le biais des communiqués de presse (25 en 3 ans) après la tenue de chaque réunion du bureau du Conseil ainsi que l’organisation de point presse (22 en 3 ans) après chaque session ou pour mettre la lumière sur des sujets d’actualité .
« Il s’agit d’une nouveauté apportée par ce Conseil pour éclairer les Casablancais sur les dossiers qui les préoccupent au quotidien. Nous avons également lancé le portail casablancacity.ma dans une optique de transparence et de communication continue avec les citoyens », a-t-il précisé.
Après cette brève précision, nous avons interpellé Abdessamad Haiker sur l’état d’avancement du programme du Conseil surtout que son impact sur le vécu des Casablancais n’est toujours pas perceptible. Et pourtant, lors de la présentation du bilan de mi-mandat soit après 3 ans d’exercice, le Conseil a mis en exergue les efforts déployés dans différents secteurs. « Contrairement au rapport annuel du plan d’action communal qui est une obligation du décret fixant la procédure d’élaboration du plan d’action de la commune, ce bilan mi-mandat est un acte politique purement volontariste et non une obligation juridique. L’objectif étant de mettre à la disposition des élus, des médias et des faiseurs d’opinion, les informations relatives à l’état d’avancement des projets », a souligné le 1er vice-président.
Il faut dire que les défis sont énormes. Et pourtant, A. Haiker précise que le Conseil a réussi à débloquer plusieurs dossiers et pris des décisions importantes dans des secteurs stratégiques.
Le premier défi que le Conseil a dû relever c’est celui de l’activation de l’accord de prêt conclu avec la Banque mondiale sous l’ère de l’ancien Conseil en 2015 pour le financement du Plan de développement du Grand-Casablanca (PDGC). Un Plan d’une enveloppe de 33,6 Mds de DH financé, en plus du prêt, par l’Etat et la Commune de Casablanca à hauteur de seulement de 10%.
« Après plusieurs négociations, nous sommes parvenus à trouver la formule juridique pour débloquer les fonds étant donné que c’est la première fois que la Banque mondiale accompagne une Commune. Casablanca est la première ville à l’échelle mondiale à bénéficier de cet accompagnement », précise Abdessamad Haiker.
Depuis l’entrée en vigueur du prêt en décembre 2017, le Conseil a entamé la réalisation des chantiers sur lesquels il s’est engagé auprès de la BM. D’ailleurs, l’octroi du prêt se fait par tranches après vérification que les indicateurs desdits engagements sont respectés et réussis. Ce qui est selon Haiker une preuve en soie de la détermination du Conseil à honorer ses engagements.
Etats d’avancement des chantiers du Plan d’action communal
Propreté
Interpelé sur cette question, le 1er vice-président a passé en revue les 5 axes et 3 piliers du Plan d’action du Conseil. Le premier dossier qui suscite la colère des Casablancais et qui constitue un point fondamental du premier axe en l’occurrence, le développement durable et la qualité de vie est celui de la propreté. Un dossier prioritaire eu égard aux conséquences désastreuses aussi bien sur la santé publique, sur l’environnement que sur l’image de la capitale économique qui se veut une capitale métropolitaine. Un objectif malheureusement loin d’être réalisable.
« Notre premier défi a été de faire de Casablanca une ville propre et de mettre fin aux dysfonctionnements qui entachaient le bon fonctionnement de ce service. Pour cela, il a fallu prendre des décisions dures ayant découlé à la résiliation de deux contrats avec les délégataires Sita et Ecomed », tient a précisé A. Haiker.
Suite à cette résiliation, la ville a revu le cahier des charges pour garantir un service de propreté digne de la capitale économique du Royaume. Un appel d’offres avait été ainsi lancé pour désigner les nouveaux prestataires de services.
Il faut dire qu’après plusieurs mois d’attente sur l’avenir du service vital, le Conseil est enfin parvenu à régler au moins le premier maillon de la chaîne à savoir la collecte des déchets en désignant deux nouveaux prestataires Averda et Derichebourg.
Rappelons aussi que pour assurer la continuité du service, le Conseil avait mandaté la SDL Casa Prestations pour l’accompagner lors de la gestion de la phase transitoire tout en l’assistant pour l’élaboration des nouveaux cahiers de charges qui étaient présentés et voté au niveau du Conseil communal ; ce qui a permis de lancer un appel d’offres international.
A.Hakier précise que l’entrée en vigueur des nouveaux contrats, qui attendent toujours l’approbation du ministère de l’Intérieur, dans les semaines prochaines.
Quant à l’aval de la chaîne à savoir la décharge de Médiouna, le dossier n’est toujours pas bouclé. Pis encore, le choix de la technique divise. D’un côté les environnementalistes qui rejettent en bloc l’option de l’incinérateur et de l’autre le Conseil qui déclare ne pas encore statuer sur le choix définitif. Et pourtant, des bruits de couloir laissent croire que la décision est déjà prise mais pas encore communiquée à savoir l’option de l’incinérateur.
Interpellé à ce sujet, Haikar a voulu mettre les points sur les « i » en précisant que la décision ne sera prise qu’après étude des offres des 11 soumissionnaires à l’appel d’offres lancé par le Conseil relatif à la construction de l’usine de valorisation.
Selon le 1er vice-président, ce qui est sûr c’est que le choix se fera en prenant en considération 3 composantes notamment la valorisation des déchets, la construction d’un nouveau casier pour fermer la décharge actuelle et le traitement du site de la décharge de Médiouna (lixiviat, traitement du sol…).
Cela dit, il faudra attendre quelques mois après l’entrée en vigueur effective des nouveaux contrats pour évaluer les choix du Conseil aussi bien pour la collecte des déchets que la gestion de la décharge de Médiouna. A suivre !
Retrouvez l’état d’avancement des autres secteurs vitaux pour la capitale économique notamment infrastructures, voiries, espaces verts, services sanitaires et bien d’autres dans un prochain article.