Voilà un revirement à 180 degrés, qu’effectue Saad Eddine El Othmani, Chef de l’Exécutif en sollicitant une rencontre avec une délégation du Parti de l’Istiqlal (PI) conduite par son secrétaire général, Nizar Baraka, et composée de plusieurs membres du comité exécutif du parti.
L’objet de la rencontre est tout aussi surprenant : discuter de quelques aspects du mémorandum du PI relatif à la révision du projet de la loi de finances 2018, présenté il y a un mois ! Pourtant, l’Exécutif avait qualifié «Le mémorandum soumis par l’Istiqlal à la présidence du gouvernement d’insuffisant». Le ministre des Relations avec le Parlement, porte-parole du gouvernement, Mustapha El Khalfi avait précisé à l’époque que la modification d’une loi n’est possible que par la présentation d’une proposition de loi. Mustapha El Khalfi qui était d’ailleurs présent hier, lors de cette rencontre avec Mustapha Ramid, ministre d’Etat chargé des droits de l’Homme.
Il aura fallu donc un mois à Saad Eddine El Othmani pour réellement examiner le mémorandum et appeler Nizar Baraka, le chef du Parti de la balance pour en discuter. D’ailleurs il a été procédé à la présentation des différents aspects et contenus du mémorandum du PI relatif à la révision du projet de la loi de finances 2018.
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Pour rappel, le28 mai, les deux groupes parlementaires du Parti de l’Istiqlal de l’unité et de l’égalitarisme ont soumis au chef de gouvernement le mémorandum (MOU) qui contient une série de mesures à caractère social que le Parti de l’Istiqlal (PI) considère « comme nécessaires et urgentes pour pouvoir faire face à la cherté de la vie, améliorer le pouvoir d’achat des citoyens et soutenir l’emploi des jeunes. La réalisation de ces objectifs implique une révision immédiate des dispositions de la loi de finances 2018 ».
Le Mémorandum portant sur une Loi de Finances rectificative, autant dire que le sujet a été savamment éludé par le Chef de Gouvernement qui aurait tout de même fait miroiter l’espoir que quelques unes des recommandations, à caractères sociales, contenues dans le texte du PI seraient mise en application.Notamment en matière de protection du pouvoir d’achat du citoyen. Par contre, celles à caractère financier ou fiscal seraient plus difficiles à appliquer.
C’est à ce demander quel serait finalement le véritable objectif de cette rencontre avec Nizar Baraka ? Calmer les esprits, dans un contexte de grogne sociale? Gagner du temps, puisqu’il ne reste plus que quelques semaines avant le démarrage de l’élaboration de la lettre de cadrage? Ou encore gagner des points face à un adversaire politique de taille que constitue le Parti de l’Istiqlal? Quoi qu’il en soit, si El Othmani tient sa promesse, ça sera déjà ça de gagné pour le citoyen.