Ecrit par Houssifi El Houssaine |
Le mode des élections va mettre à l’épreuve le choix, le bon sens et le civisme des citoyens et bien entendu la raison pour voter en faveur d’un parti au lieu d’un autre et ce, quel que soit la nature des élections : nationale, régionale ou locale.
Des revenants parmi nous ! Ils ont fait irruption consécutivement au lancement de la campagne électorale. Ils vont travailler d’arrache-pied pour amadouer et séduire le corps électoral. Pour ce faire, ils vont promettre monts et merveilles, des promesses de Gascon qui vont être trahies en deux temps trois mouvements.
Un tissu des partis politiques omettent qu’une promesse est une dette et un monceau du corps électoral ignore que les promesses n’engagent que ceux qui les écoutent.
Aussitôt les résultats annoncés, les promesses vont être mises au placard et les expressions comme « baguette magique », « Héritage », « il faut donner du temps au temps » vont être brandies.
La scène politique regorge de partis politiques. Ils sont au nombre de 32. Logiquement nous devons en déduire qu’il existe 32 manières ou solutions pour trancher le nœud gordien. Qu’ils se consolident donc et nous proposent une seule.
Devant la diversité de l’offre qui s’aligne sur une seule mission : satisfaire le client, ce dernier reste indécis. Ce qui va départager les partis, c’est le comment.
Malheureusement aucun parti politique ne s’y attarde pour les prochaines élections. Le programme électoral se résume à une déclaration de bonnes intentions sans aucune idée sur les sources de financement.
Selon la conception de la rationalité, l’acteur social se décide au vu de la comparaison entre les coûts et les avantages des lignes d’action qui lui sont ouvertes. L’acteur social pour se décider a donc besoin d’informations essentielles pour agir en connaissance de cause. Faute de disponibilité de ces informations, ledit acteur social se décide dans le cadre d’une rationalité limitée.
Au Maroc, la rationalité s’estompe devant l’importance de l’argent. En effet, celui qui a de l’argent met dans sa poche ceux qui n’en ont pas.
Les décisions irrationnelles de ces acteurs sociaux risquent d’hypothéquer l’avenir de la nation pendant plusieurs années. L’organisation des élections nationales, régionales et locales en un même jour ne permet pas au corps électoral d’effectuer une évaluation à mi-parcours du comportement et du rendement des partis au pouvoir.
Les citoyens sont dans l’obligation de les supporter jusqu’aux prochaines élections. Il s’agit d’un inconvénient majeur du modus operandi retenu pour l’organisation desdites élections.
Il peut présenter un avantage économique en permettant des économies d’échelle. Il peut améliorer les indicateurs de l’opération électorale notamment le taux de participation. Cependant il prive la population du droit de sanctionner, en cours de route, les défaillants.
Le mode des élections va également mettre à l’épreuve le choix, le bon sens et le civisme des citoyens et bien entendu la raison pour voter en faveur d’un parti au lieu d’un autre et ce, quel que soit la nature des élections : nationale, régionale ou locale.
Les urnes ne doivent pas en principe dégager une balkanisation de la scène politique. Dans l’isoloir, l’acteur social ne doit pas faire le shopping des partis politiques. La raison veut qu’il ait une seule orientation qu’il doit concrétiser.
Le mode retenu pour l’organisation des élections nationale, régionale et locale va permettre aux heureux élus de jouir pleinement du cycle électoral. Ces derniers sont conscients que la popularité du gouvernement tend à décroître au fil du temps puis à remonter quand l’élection suivante s’approche.
Ainsi, le gouvernement concentrerait les mesures potentiellement impopulaires au début du mandat et réserve les bonnes à la fin du mandat et ce pour accroître ses chances d’être réélu. Les partis qui prendront la destinée du pays au titre des années à venir vont exercer leurs missions de manière très confortable sans se soucier de l’opinion publique. Ils ne seront sanctionnés qu’à long terme. Et à long terme nous serons tous morts comme disait John Maynard Keynes.