Ecrit par la Rédaction |
Par rapport à d’autres pays de la région, le Maroc accuse encore du retard en matière d’énergie. Toutefois, malgré l’écart significatif, la consommation énergétique a connu une période d’accélération dès 2002, sous l’effet de la politique keynésienne menée par l’Etat. Quid de la période post-Covid19 ?
Dans la série de webinaires organisés conjointement par la Bourse de Casablanca et l’Association Professionnelle des Sociétés de Bourse (APSB), on retrouve celui consacré au secteur de l’énergie animé par Ahmed Rochd, Responsable Analyse et Recherche au sein de Valoris Securities. L’objet du Webinaire est de dévoiler le potentiel inexploité du secteur de l’énergie et ce bien avant la pandémie et de se projeter dans le futur.
« Par rapport à d’autres pays de la région, le Maroc accuse encore du retard en matière d’énergie », annonce Ahmed Rochdi en guise d’introduction. Il corrobore ses propos par des chiffres. La consommation moyenne de l’énergie primaire par habitant au Maroc par rapport à d’autres pays similaires est faible soit 0,57 TEP par habitant contre 1,77 ou plus pour des pays de la Méditerranée. C’est pour dire que le potentiel est toujours là et que le secteur de l’énergie au Maroc dispose d’un potentiel qui dépend plus de l’évolution économique du pays qui entraînera dans son sillage une hausse de l’utilisation des capacités de l’énergie.
« Toutefois, malgré l’écart significatif par rapport à plusieurs pays, la consommation énergétique a connu une période d’accélération dès 2002, sous l’effet de la politique keynésienne menée par l’Etat », explique A. Rochdi.
Sur les dix dernières années, on a assisté à une amélioration de la capacité installée de la production de l’électricité passant de 6000 MW en 2009 à 10.000 MW en 2019. Une progression jugée comme étant louable. « Dans sa politique énergétique, le Maroc a été non seulement orienté besoin, mais également qualité dans la mesure où la hausse de la production d’électricité a concerné tous les types de production d’électricité tout en essayant d’améliorer la contribution des énergies renouvelables », tient-il à rappeler.
Outre l’électricité et concernant la partie liée aux produits pétroliers, on a constaté à une hausse de la production sur les dix dernières années stimulée par les besoins économiques du pays. Entre 2013 et 2016, nous avons assisté à une période de flottement à cause du contexte post 2011 difficile (année de crise financière), le printemps arabe qui a pesé sur la cadence d’investissement, la coupe budgétaire de 2013, la décompensation qui s’est traduite soit par l’optimisation de l’utilisation du fuel soit par la migration vers d’autres sources d’énergie.
Quid de l’exercice 2020 et 2021 ?
En 2020, nous avons assisté à une dégradation de la demande confirmée par les données de l’ONEE. Cette situation est attributaire à l’impact du confinement sur plusieurs industries. Concernant les produits énergétiques, on a assisté à une dégradation de leur importation en volume de -7%.
Après la pandémie, les orientations stratégiques quant à la production de l’électricité et des autres composantes énergétiques sont toujours d’actualité eu égard aux objectifs à long terme du Maroc. Pour 2021, la multitude des chantiers économiques et la nécessité pour le Maroc de disposer d’une énergie disponible et compétitive apte à couvrir les nouveaux besoins induits par les ambitions du pays en matière d’industrialisation ne fera qu’appuyer lesdites orientations.
Le Maroc s’est doté d’une stratégie ambitieuse de diversification de ses ressources d’énergie hors pétrole. Pour rappel le pays avait lancé un mégaprojet ambitieux de 4,6 Mds de dollars composé de deux volets « Gas to Power » et « Gas to industry ». Le but étant d’améliorer la contribution du gaz naturel dans le mix énergétique pour ses différents avantages (non polluant et à coût convenable). Ce qui permettrait au Maroc d’être plus compétitif dans ses multiples projets notamment ceux consommateurs d’énergie.
S’agissant de l’évolution de la demande 2021-2022 sur la base d’évolution du PIB tel qu’élaboré par le HCP, il ressort avec le modèle adopté les niveaux anticipés de 2020 à 2022. Cependant compte tenu du caractère très particulier de l’année 2020, le résultat du modèle ne devrait être retenu qu’à partir de 2022 (2021 devrait faire plutôt l’objet d’une correction au premier semestre).