Le groupe banque centrale populaire a organisé le 21 mars une conférence de presse pour commenter les performances de l’exercice 2018. Ce fut également le baptême de feu pour son nouveau Président directeur général Mohamed Karim Mounir, aux commandes du groupe depuis novembre dernier.
L’occasion pour les médias de la place de jauger le fin technicien qu’il est se prêtant avec aisance au jeu des questions réponses.
Selon les indicateurs financiers présentés par Ghizlane Bouzoubaâ, Directrice Financière Groupe, le Groupe Banque Centrale Populaire réaffirme son positionnement de référence et affiche des indicateurs de résultats en croissance pour l’exercice 2018.
Le Produit Net Bancaire consolidé du Groupe s’établit à plus de 17 milliards de dirhams, enregistrant une évolution de 4%. Cette croissance est principalement tirée par les performances commerciales et la bonne progression des activités d’intermédiation, au Maroc comme à l’international.
Le Résultat Net consolidé poursuit sa progression et s’apprécie de 3,8% à 3,5 milliards de dirhams. Le Résultat Net Part du Groupe, quant à lui, s’élève à 2,9 milliards de dirhams en progression de 3,5%.
Mohamed Karim Mounir (MKM) a également souligné qu’au titre de l’année 2018, la banque au Maroc consolide son leadership et réaffirme son positionnement de leader de la collecte de l’épargne nationale avec plus de 26% de parts de marché.
Plus particulièrement, le Groupe a capté près d’un quart de la collecte additionnelle des particuliers et a gagné 58 points de part de marché sur le segment des Marocains Du Monde.
Le Groupe bancaire a également accordé une attention particulière au financement de l’économie, en distribuant plus de 15 milliards de dirhams de crédits au titre de l’année 2018, améliorant ainsi son positionnement de 31 points de base et portant sa part de marché sur ce volet à plus de 24%.
Concernant les perspectives 2019, le PDG du groupe a assuré que tout en consolidant la présence africaine du groupe, BCP va se focaliser sur le financement des TME/PME et sur l’accompagnement des régions.
Sur ce dernier point, MKM souligne que la BCP est en train de travailler avec certains acteurs pour structurer l’approche d’accompagnement. Probablement, elle interviendra à travers le montage et la structuration de certaines sociétés de gestion mais également via des fonds d’investissement qui vont canaliser les investissements vers les régions. Aussi de par sa vocation de banque régionale, la BCP prendra des tickets dans certains investissements à travers ses fonds d’investissements Chaâbi capital investissement. Dans ce sillage, MKM a évoqué également que la banque prépare un grand projet d’infrastructure dans la région de Casablanca-Settat et bientôt à Marrakech.
Commentant la dichotomie entre les bons fondamentaux des banques, locomotives de la croissance économique au pays et la dynamique économique qui affiche un certain ralentissement, le PDG de GBCP reconnaît qu’il y a une atonie. Et malgré nombre de mesures annoncées par plusieurs départements ministériels, valeur aujourd’hui elles ont eu un faible impact sur le tissu économique des PME-PMI. « Il appartient à l’ensemble des intervenants dont les banques de se mobiliser pour enclencher une véritable dynamique. A ce sujet, la BCP pense à concevoir de nouvelles offres adaptées à la TPME. Des annonces seront d’ailleurs faites le mois prochain », poursuit MKM.
Répliquant aux rapports de Fitch et de CDG Capital qui met en garde contre la sous-capitalisation des filiales des banques marocaines implantées en Afrique y compris la BCP, M. K. Mounir n’a pas manqué de rappeler que la BCP dispose de ratios qui sont conformes à ceux réglementaires aussi bien sur le plan local qu’en Afrique. Le groupe jouit d’un ratio de solvabilité de 13%. Un Tier one de 10,1%. « C’est dire que les chiffres publiés par CDG Capital sont erronés n’ayant pas pris en considération certaines augmentations de capital opérées en fin d’année sur un certain nombre de filiales africaines », déplore-t-il.
En Afrique, le PDG a défendu un positionnement universel sur la banque de détail, sur la PME ainsi que sur la clientèle grande entreprise.
Ainsi le groupe a mis en place toute une stratégie de développement en Afrique subsaharienne qui a démarré en 2017 et qui a donné lieu à un plan de transformation radical qui positionne le groupe sur un certain nombre de segments de marché dans lesquels il n’était pas présent.
L‘accélération de la trajectoire qui s’est faite sur les cinq dernières années a été orientée vers des gisements créateurs de valeur. En 2018, il était temps de faire le bilan des réalisations pour dupliquer le modèle marocain qui a fait ses preuves aussi bien en termes de collecte de dépôts que de distribution de crédits.
« La BCP est le seul groupe en Afrique à avoir fait le choix d’avoir une plateforme locale au niveau de la Côte d’Ivoire qui supervise le développement et le pilotage stratégique de l’ensemble des filiales en Afrique de l’Ouest. Il s’agit d’Atlantic Business International qui est organisée comme une BCP vis-à-vis des banques régionales, un organe central qui est garant de la déclinaison stratégique au niveau des différents pays et surtout il permet un ancrage local très fort pour bien tenir compte des réalités et des spécificités des pays dans lesquels la BCP exerce », explique pour sa part Kamal Mokdad, le Directeur général de BCP et international.
« En ce qui concerne le risque, la politique de gestion de risque est conservatrice. Au-delà des fonctions régaliennes, des engagements du groupe, on retrouve toute la panoplie d’outils et d’instruments de mesure de risques et de recouvrement que l’on retrouve au Maroc », conclut-il.
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