Sur la base des recettes encaissées et des dépenses émises, la situation du Trésor dégage un déficit budgétaire de 28 Mds de DH à fin juillet 2019, contre un déficit de 21,8 Mds de DH un mois auparavant.
Les dernières statistiques publiées par la Trésorerie Générale du Royaume dégage à fin juillet 2019 un déficit du Trésor de 28 Mds de DH contre un déficit du Trésor de 24 Mds de DH à la même période de l’année précédente. Ce déficit tient compte d’un montant de recettes de 6,6 Mds de DH dégagé par les comptes spéciaux du Trésor et les services de l’Etat gérés de manière autonome. A noter que lesdites recettes prennent en considération la rentrée de 889 MDH relatifs aux dons des pays du Conseil de Coopération du Golfe contre 447 MDH à fin juillet 2018.
Compte tenu d’un besoin de financement de 33,6 Mds de DH et d’un flux net positif du financement extérieur de 5 Mds de DH, le trésor a eu recours au financement intérieur pour un montant de 28,6 Mds de DH.
L’accentuation du déficit du Trésor résulte d’un amenuisement du taux de couverture des dépenses par les recettes ordinaires qui est de 101,7% contre 122,2% un an auparavant. Ainsi, à fin juillet 2019, 44,5% de ces recettes ont été consacrées aux dépenses de personnel, 29,2% aux dépenses de matériel, 13,9% aux intérêts de la dette, 7,1% aux émissions de la compensation et 3,7% aux remboursements, dégrèvements et restitutions fiscaux. Une partie des dépenses a été financée principalement par le recours à l’emprunt.
A noter qu’à fin juillet 2019, les dépenses émises au titre du budget général ont été de 209,8 Mds de DH, en hausse de 15,8% par rapport à leur niveau à la même période de l’exercice précédent. Cette hausse revient à l’augmentation de 11,3% des dépenses de fonctionnement, de 4% des dépenses d’investissement et de 41,8% des charges de la dette budgétisée. La hausse des charges de la dette budgétisée de 41,8% s’explique par l’augmentation de 70,9% des remboursements du principal (30,3 Mds de DH contre 17,7 Mds de DH) et par la hausse de 12,8% des intérêts de la dette (20,1 Mds de DH contre 17,8 Mds de DH.
Du côté des recettes, on note une hausse de 9,7% des recettes ordinaires. Cette hausse s’explique par l’augmentation des impôts directs de 4,6%, des impôts indirects de 6,8% et des droits d’enregistrement et de timbre de 1,1%, conjuguée à la baisse des droits de douane de 3% et des recettes non fiscales de 49,3%.
En ce qui concerne les recettes fiscales brutes, celles-ci ont été de 127,3 Mds de DH contre 121,4 Mds de DH à fin juillet 2018, en augmentation de 4,9%.
L’évolution des recettes fiscales résulte de la hausse des recettes douanières de 3,6% et de la fiscalité domestique de 4,7%.
Les recettes brutes de l’IS ont été par contre de 27,3 Mds de DH à fin juillet 2019 contre 28,1 Mds de DH à fin juillet 2018, en diminution de 2,7% ou -760 MDH.
Idem, les recettes nettes générées par la TVA à l’intérieur à fin juillet 2019 se sont établies à 11,6 Mds de DH contre 13,1 Mds de DH à fin juillet 2018, en diminution de 11,5% ou -1.502 MDH, compte tenu des remboursements supportés par le budget général qui ont été de 4.930 MDH à fin juillet 2019 contre 2.234 MDH un an auparavant, étant précisé qu’à fin décembre 2018, les arriérés de remboursement de TVA ont été de 38,7 Mds de DH.
En ce qui concerne les autres recettes, il est à signaler que durant le mois de juillet 2019, la cession d’une partie de la participation de l’Etat dans le capital de la société Itissalat Al-Maghrib a rapporté 4,4 Mds de DH imputés au budget général.
Les autres recettes non fiscales ont enregistré une diminution de 74,8%, due à la baisse des versements des CST au profit du budget général (2,7 MMDH contre 26,3 MMDH) et de la redevance gazoduc (638 MDH contre 1.098 MDH), conjuguée à la hausse des recettes en atténuation des dépenses de la dette (1.704 MDH contre 429 MDH) et des fonds de concours (528 MDH contre 116 MDH).
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