Dans le cadre des « Jeudis du savoir de l’ISGA », le groupe ISGA a organisé une Web-conférence sous le thème de « La Green Internet : comment allier écologie et NTIC », portant sur l’internet Ecoresponsable, jeudi 18 mars à 15h30. Celle-ci a été animée par le professeur chercheur Thierry Divoux.
Durant cette web-conférence, qui traite du sujet de l’internet Écoresponsable et comment peut-on allier les TIC à l’écologie, Thierry Divoux, professeur chercheur de l’Université de Lorraine, directeur adjoint du Centre de Recherche en Automatique de Nancy (CRAN) et Président de la 61ème section du Conseil National des Universités en France, a répondu à un ensemble de réflexions sur les solutions possibles pour la réduction de la pollution de l’environnement.
Ce dernier a commencé par définir les différentes techniques de l’ICT (Information et Communication Technologies) puis développer les conséquences polluantes de ces technologies. Il a cité dans ce sens : les radiations électromagnétiques ; les substances chimiques ; la pollution lumineuse ; la pollution sonore ; la pollution visuelle (esthétique) ; ainsi que la pollution énergétique.
En effet, il a noté que toutes les ondes générées par les radiations électromagnétiques, ont un impact négatif sur notre santé, mais surtout chez les personnes électro-hypersensibles. La pollution électromagnétique est donc vécue différemment selon les personnes et peut avoir des conséquences nuisibles à court ou à long terme.
La substance chimique quant à elle, donne suite à l’application de la loi de Moore dans l’industrie informatique qui génère de nombreux déchets. Un ordinateur devient obsolète pratiquement le jour de sa première utilisation. D’ailleurs, sur le plan économique, la durée d’amortissement des équipements technologiques a considérablement été réduite.
On retrouve aussi la notion des «E-déchets » (déchets électroniques), comprenant l’équipement électronique dont on ne se sert plus. Par exemple les petits appareils et les câbles usés, ainsi que les piles et les ampoules fluorescentes (y compris les lampes fluorescentes compactes).
L’équipement électronique contient des substances toxiques, par exemple le mercure, le plomb, le cadmium, le béryllium et l’arsenic. Les e-déchets, lorsqu’ils ne sont pas traités convenablement, peuvent nuire à la santé humaine et à l’environnement. Les lampes fluorescentes quant à elles contiennent du mercure et ne peuvent pas être éliminées dans les déchets ordinaires.
Ces dernières années, le terme de pollution lumineuse, également conséquence des ICT, est employé pour définir le surplus d’émission de lumière qui engendre des perturbations environnementales avérées et un gaspillage énergétique certain. Des études ont prouvées que la lumière artificielle est mal gérée et qu’elle éclaire plus de surface que nécessaire ; elle met ainsi en danger la biodiversité.
Pour ce qui est de la notion de pollution sonore, elle regroupe généralement les nuisances sonores, et les pollutions induites par le son.
Ces dernières peuvent être provoquées par diverses sources et leurs conséquences peuvent aller d’une gêne passagère à des répercussions graves sur la santé (notion de nuisance qui affecte plus ou moins la santé humaine) et sur la qualité de vie chez l’homme (notion de pollution sonore qui affecte le bien-être de l’homme), mais également à une altération du fonctionnement des écosystèmes, pouvant aller jusqu’à provoquer le décès des animaux, ou empêcher leur reproduction.
Une autre conséquence polluante des ICT concerne la pollution visuelle, qui représente une appréciation esthétique, consistant à dénoncer des modifications visuelles d’un espace public ou d’un paysage, jugées laides. Les panneaux publicitaires et les infrastructures de transport, d’énergie, de tourisme, etc., sont des causes non négligeables des ICT. Il faut noter dans cette perspective que le coût permettant d’atténuer l’impact visuel représente également un obstacle de taille (tunnels, passages souterrains, enfouissement).
Enfin, on retrouve la pollution énergétique. Justement la production et la consommation d’énergie sont à l’origine de 85% des particules fines et de la quasi-totalité des oxydes de soufre et d’azote existants dans l’air que nous respirons.
La cause est notamment relative au recours au charbon ou au pétrole dans la production d’électricité, l’industrie et les transports, mais aussi la cuisson au moyen de combustibles solides comme le charbon de bois dans les pays les plus pauvres. Notamment en Asie et en Afrique.
Face à ces conséquences, le « Green ICT » voit le jour. Ainsi sont nées les « éco-TIC » ou « TIC vertes », définies comme « les Techniques de l’information et de la Communication dont la conception ou l’emploi permettent de réduire les effets négatifs des activités humaines sur l’environnement ».
Durant la web-conférence, le sujet des « éco-TIC » a été éclairé. Ainsi les TNIC sont considérés comme l’allié des autres secteurs économiques, capables de proposer des solutions respectueuses de l’environnement.
Ceci prouve qu’elles ont bel et bien un rôle à jouer dans l’écosystème économique mondial. La dématérialisation des réseaux électriques et la mise en place des villes intelligentes sont quelques exemples fréquemment cités dans ce sens.
Pour autant, les impacts directs négatifs des TNIC sur l’environnement ne sont aujourd’hui pas exclus des débats ni des travaux en cours, y compris chez les acteurs du secteur des NTIC eux-mêmes, qui s’efforcent, notamment à travers l’écoconception d’en réduire les effets néfastes engendré par l’utilisation acharnée des nouvelles technologies.