Ecrit par L. Boumahrou I
L’information énergétique au Maroc est quasi inexistante. Les données sur l’énergie communiquées par la tutelle sur son site officiel, datent de 2022 et elles sont provisoires. Pourquoi cette mainmise sur une information qui devrait être accessible à tous ?
Nous ne cessons de le souligner, l’information à l’ère du gouvernement d’Akhannouch est de plus en plus difficile à arracher. Outre les activités officielles des ministres, la communication des données relatives aux secteurs des différents départements ministériels est inexistante. Quant aux sites officiels des ministères, ils reflètent la politique adoptée par le gouvernement à savoir très peu voire pas de données. Ce manque de communication n’est pas sans impact sur la transparence de l’action gouvernementale, le climat des affaires, la gouvernance et la prise de décision
Le cas du ministère de la Transition énergétique et du Développement durable dont les informations relatives au secteur de l’énergie datent de 2022. Et encore, elles sont provisoires.

Cette défaillance de la communication n’est pas seulement soulevée par les médias mais aussi par les experts, les chercheurs, les investisseurs…
Nous avons posé la question à Dr Said Guemra, Expert Conseil en Management de l’Energie, qui a dénoncé la non mise à jour de l’information sur le site du ministère. « Il faut savoir que l’information énergétique est aujourd’hui capitale étant donné alors que le Maroc est fortement engagé dans un processus de transition énergétique initié par SM le Roi depuis 2009. La valeur de l’information est utile aussi bien à l’échelle nationale pour les chercheurs, doctorants et autres mais aussi pour les investisseurs dans le domaine des énergies renouvelables, l’hydrogène vert mais aussi le gaz », a-t-il déploré.
Et d’ajouter « l’information au niveau d’un site officiel du ministère doit refléter tous les aspects de la politique énergétique. L’information doit être mis à jour de manière continue. Mais au-delà de l’information brute il faut également analyser les tendances, avantages et risques, informer sur les projets en cours, échanger avec les Marocains à temps sur leur avenir énergétique ».
Dr Said Guemra donne l’exemple de la production de l’électricité hydraulique qui a énormément baissé mais qu’il n’y a pas eu de communication sur ça.
« Nous gagnerons beaucoup à avoir un site dynamique et actualisé qui puisse être utile aussi bien dans le domaine de la recherche que pour les investisseurs », a-t-il précisé.
Le site doit être une vitrine du secteur de l’énergie à l’image des ambitions que le Maroc s’est fixé dans ce domaine. Il doit être aussi la première source d’informations officielles et crédibles. C’est une obligation légale et un droit institutionnel qui malheureusement est de plus en plus bafoué.
Faut-il rappeler pour la nième fois que le droit à l’accès à l’information est un droit constitutionnel et réglementé par la loi 31-13 relative au droit d’accès à l’information. Toutefois, cette loi fait l’objet depuis plusieurs mois de révision par la commission du droit d’accès à l’information et le ministère de la Transition numérique et de la réforme de l’administration. Et il ne semble pas que le gouvernement soit pressé de la sortir. Jusqu’à quand le gouvernement continuera-t-il à prendre en otage l’information ?



