C’est aujourd’hui mardi 1er octobre que s’est tenue la Conférence ministérielle mondiale sur l’intégration des systèmes d’énergie renouvelable co-organisée par le ministère Fédéral Allemand de l’Économie et de l’Énergie et l’Agence Internationale de l’Energie, à Berlin sous le thème « Intégration système des énergies renouvelables ».
Une rencontre à laquelle le Maroc a pris part pour présenter l’expérience marocaine dans le développement des énergies renouvelables. Le Secrétaire général du ministère de l’Energie, des Mines et du Développement durable, Mohammed Ghazali, a partagé avec les participants l’expérience du Royaume en matière de transition énergétique et d’intégration des énergies renouvelables dans le système électrique national.
En effet, la politique énergétique marocaine notamment en matière des énergies renouvelables est souvent citée comme exemple à l’échelle internationale. Mohammed Ghazali a rappelé que les fruits de cette politique sont aujourd’hui palpables. Chiffres à l’appui, la part des énergies renouvelables a atteint environ 34 % dans le mix électrique avec une capacité totale installée d’environ 3.700 MW, dont 1.215 MW éolienne, 705 MW solaire et 1.770 MW Hydro-électrique.
« La dépendance énergétique nationale est passée d’environ 98 % en 2009 à environ 93,9 %. Cette baisse est le résultat des progrès réalisés dans les programmes d’énergies renouvelables, qui ont permis de faire passer la part de l’éolien et du solaire dans la puissance installée de 2% début 2009 à plus de 14%. Nous avons réussi à ériger un des plus grands parcs éoliens du continent qui permettra de produire le KW le moins cher du monde, avec un coût moyen de production qui ne dépassera les $3 cents le kwh », a rappelé le SG du ministère.
Une dépendance qui atteindra moins de 82% à l’horizon 2030 avec la mise en œuvre du programme de capacité additionnelle de sources renouvelables de plus de 10 GW. Rappelons que le Royaume a rehaussé les objectifs des énergétiques renouvelables les portant à 52% du mix électrique national.
Mohammed Ghazali a par ailleurs rappelé les enjeux de la montée en puissance des énergies renouvelables qui nécessite de faire usage de technologies flexibles à introduire dans le système énergétique national, pour faire face à leur caractère intermittent.
« Cela nécessite des actions urgentes comme la réalisation d’une plateforme de gestion et de supervision des EnR. En effet, l’Office National de l’Electricité et de l’Eau Potable se lancera pour la réalisation d’un premier projet dans son genre dans la région MENA, consistant à mettre en place un dispatching dédié à la gestion et à la supervision de la production des énergies renouvelables permettant la prévision de la production intermittente », a-t-il souligné.
Mais pas seulement, il est également nécessaire de développer des moyens de production flexibles pour accompagner l’émergence des EnR.
Le premier volet concerne le développement des Centrales à Cycle Combiné fonctionnant au gaz naturel. « A ce sujet, le Royaume du Maroc est en cours de mettre en œuvre un programme ambitieux de développement du gaz naturel avec un investissement de 4,6 milliards de Dollars USD », a tenu à préciser le SG du ministère.
Le deuxième moyen concerne le développement des Stations de Transfert d’Energie par Pompage (STEP), pour lesquelles le Maroc prévoit de réaliser une deuxième STEP d’une capacité totale de 350 MW et de lancer une étude pour le développement des STEP marines.
Sans oublier l’intégration des marchés et des réseaux énergétiques qui constitue une composante essentielle de la stratégie énergétique marocaine, souligne le représentant du Maroc à Berlin.
Et de rappeler que c’est dans ce sillage que le Maroc s’active à renforcer ses interconnexions électriques avec ses voisins à travers le développement de nouvelle interconnexions électriques avec le Portugal (1.000 MW), l’Espagne (700 MW), et la Mauritanie qui est en cours de réflexion.
Il faudra tout de même développé un réseau électrique intelligent pour augmenter la part des EnR dans la production électrique totale. « C’est pourquoi, le Maroc s’est lancé, dans des projets pilotes de Smart-Grids, en finançant plusieurs projets de recherche dans différentes universités marocaines », a précisé Mohammed Ghazali.
Pour conclure le SG du ministère a rappelé à l’assistance la détermination du Royaume à poursuivre son dynamisme pour la réussite de la transition énergétique mondiale, en jouant un rôle très actif particulièrement au niveau de la région méditerranéenne et du continent Africain. Et d’ajouter que l’intégration des énergies renouvelables passe par un travail collaboratif entre tous les acteurs, Gouvernements, Organismes internationaux, Investisseurs privés et Bailleurs de fonds, pour la vulgarisation de l’utilisation des énergies renouvelables.