La migration irrégulière vers l’Europe ne constitue qu’une faible proportion de l’ensemble des flux migratoires en provenance de l’Afrique, alors que la migration régulière représente près de 90% de l’ensemble des migrations extracontinentales.
Le Bureau de la CEA en Afrique du Nord a présenté, jeudi 3 juin, son rapport d’analyse des statistiques migratoires au Maroc, un travail initié dans le cadre de ses efforts de soutien au renforcement des capacités des pays africains à élaborer des politiques et programmes de migration fondés sur des données factuelles, conformes aux protocoles et cadres internationaux et africains.
« Notre but est de faciliter la mise en place par le Maroc, pays pilote de notre programme, d’un système national harmonisé de statistiques migratoires. Pour y parvenir, notre équipe a commencé par établir un diagnostic des statistiques migratoires existantes dans le pays. Nous avons également évalué les systèmes utilisés par les différents départements ministériels marocains pour la récolte et l’analyse de ces données.
A terme, cette démarche nous permettra d’identifier des pistes d’amélioration et de proposer un plan de renforcement des capacités adapté aux besoins nationaux », a expliqué Khaled Hussein, directeur a.i. du Bureau de la CEA en Afrique du Nord à l’ouverture de la rencontre.
« Nous comptons sur le Maroc pour partager son expérience et son expertise avec les autres pays africains concernés par ce projet. C’est dans ce sens que nous comptons organiser prochainement une rencontre entre le groupe de travail marocain et les points focaux des cinq autres pays membres du projet à Tanger », a ajouté K. Hussein.
Le projet de renforcement des politiques et programmes nationaux africains pour la migration est un projet mené par la CEA avec le soutien du Département des Affaires Économiques et Sociales des Nations Unies (UNDESA), de l’Organisation Internationale du Travail (OIT) et de l’Organisation Internationale pour les Migrations (OIM).
Lancé au niveau de six pays africains (Maroc, Afrique du Sud, Côte d’Ivoire, Mali, Sénégal et Zimbabwe), ce projet est mené, dans le cas du Maroc, avec le soutien des ministères des Affaires étrangères, de la Coopération africaine et des Marocains résidant à l’Étranger ; de l’Intérieur ; de l’Education Nationale, de la Formation Professionnelle, de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique ; de la Santé ; du Travail et de l’Insertion Professionnelle ; des Marocains Résidents à l’Etranger et des Affaires de la Migration et le Haut-Commissariat au Plan.
Le débat politique sur la migration à destination, en provenance et au sein de l’Afrique doit être fondé sur des données concrètes. À titre d’illustration, la migration irrégulière vers l’Europe ne constitue qu’une faible proportion de l’ensemble des flux migratoires en provenance de l’Afrique, alors que la migration régulière représente près de 90% de l’ensemble des migrations extracontinentales et que les migrations intra-africaines, représentant près de 70% des flux migratoires africains, ces observations fondées sur des données probantes, peuvent servir de base à une action politique.
Les représentations stéréotypées négatives et les fausses perceptions de la migration en Afrique sont en partie nourries par le manque de données et d’informations fiables sur les niveaux et les tendances migratoires, les motivations locales, nationales et internationales de la migration, les impacts de la migration et les profils des migrants.
La Commission économique pour l’Afrique, en collaboration avec le Département des Affaires Économiques et Sociales des Nations Unies (UNDESA), l’Organisation Internationale du Travail (OIT) et l’Organisation Internationale pour les Migrations (OIM) est chargée de la mise en œuvre du projet de renforcement des capacités des États membres en vue de l’élaboration de politiques et de programmes de migration fondés sur des données factuels, en accord avec les protocoles et cadres internationaux, régionaux et africains sur la migration.
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