Mazars a mandaté Edelman Intelligence, un cabinet d’études indépendant, pour mener une enquête auprès de 500 décideurs de 12 pays en matière d’audit du monde entier fin 2020, en vue de mieux comprendre les besoins et les façons de penser concernant l’audit et les auditeurs. Les détails.
Dans un monde en évolution permanente et la multiplication des normes aussi bien financières qu’extra-financière, le ou les métiers de l’audit sont à un tournant. L’auditeur, expert-comptable ou commissaire aux comptes se trouvent particulièrement en première ligne non seulement pour la détection de la fraude et la lutte contre la corruption, mais ils sont appelés à l’élargir l’éventail de leurs services dans un tel contexte.
Pour appréhender ces besoins actuels mais surtout futurs de l’audit, Mazars a mandaté Edelman Intelligence, un cabinet d’études indépendant, pour mener une enquête qui a recueilli 501 réponses provenant de 12 pays.
Entre autres éléments révélés par l’enquête, six principales conclusions émanent des réponses des interrogées de ce qu’ils attendent de l’audit.
La première conclusion révèle trois principales attentes des entreprises de l’audit à savoir l’objectivité, la confiance et l’amélioration des performances.
Si l’environnement d’exercice du métier de l’audit a évolué grâce au recours aux nouvelles technologies, d’ailleurs 96 % des réponses soulignent que le recours à la technologie est extrêmement bienvenu dans les processus d’audit, l’enquête de Mazars soutient que ces technologies augmentent les capacités des auditeurs mais ne les remplacent pas.
Par ailleurs, l’« écoute » est la compétence qui ressort le plus souvent comme compétence « numéro 1 » des personnes interrogées (33 %) sur une liste de 20 propositions. Elle est suivie par « agilité et flexibilité » (17 %).
Cela signifie que les compétences les plus citées en 1ère ou 2ème position des personnes interrogées sont des qualités humaines, que la technologie ne peut pas facilement reproduire. Les entreprises valorisent les compétences des auditeurs derrière l’écran, lit-on dans les conclusions de l’enquête.
Aussi, compétences techniques et intellectuelles sont-elles essentielles pour les auditeurs, mais les personnes interrogées apprécient tout autant les compétences comportementales.
Le top 5 des compétences les plus citées sont : « approche rigoureuse et solide compréhension de l’organisation » (53 %) et « analyse critique » (50 %). Les autres compétences nécessaires les plus souvent citées du top 5 sont toutes des compétences humaines, de nature relationnelle : « écoute » (49 %), « discrétion » (44 %) et « proactivité et créativité » (44 %).
La 4e conclusion de l’enquête est que le marché est ouvert à la rotation. 26 % Près de 26 % des personnes interrogées déclarent avoir effectué une rotation de leurs auditeurs ou l’avoir envisagée, même si ce n’était pas, ou ce n’est actuellement pas, une obligation réglementaire.
Sur un autre registre, les auditeurs sont encouragés à étendre leurs services au-delà du reporting financier. 96 % Environ 96 % des personnes interrogées souhaitent que les auditeurs élargissent l’éventail de leurs services. Plus des deux tiers (67 %) déclarent « apprécier totalement » le fait que leurs auditeurs élargissent leur gamme de services et 29 % supplémentaires disent « apprécier assez » cet aspect. 87 % D’après l’enquête, 87 % des personnes interrogées sont favorables à une extension de l’audit à de nouveaux domaines tels que le reporting extrafinancier, comme le risque climatique, la parité, les droits de l’homme, que 75 % de l’ensemble des personnes interrogées considèrent comme des domaines « très importants » à auditer.
Enfin, l’enquête souligne un soutien massif pour la réforme de l’audit (et le co-commissariat aux comptes). En effet, l’enquête de Mazars relève qu’environ 93 % des personnes interrogées estiment que le marché de l’audit devrait être réformé : 64 % répondent « oui, tout à fait » lorsqu’on leur demande si le marché de l’audit a besoin d’être réformé, 29 % déclarent « oui, probablement ».
89 % Interrogées sur la séparation des services, 89 % des personnes sont favorables à une séparation opérationnelle des activités d’audit et de conseil.
89 % Interrogées sur le co-commissariat aux comptes, 89 % des personnes répondent « bien savoir ce qu’est le co-commissariat aux comptes » : 62 % savent « très bien » et 27 % savent « bien ». 87 % S’agissant de l’évolution de l’audit, 87 % des personnes interrogées sont favorables à un co-commissariat aux comptes, dont 50 % « très favorables » et 37 % « assez favorables ». 88 % Parmi les personnes ayant déjà expérimenté le cocommissariat aux comptes, 88 % y sont favorables. Plus de la moitié d’entre elles (54 %) y sont « très favorables ».
A noter que les directeurs financiers sont les plus favorables à une réforme de l’audit et à la séparation des services. Environ 71 % des directeurs financiers interrogés répondent « oui, absolument » au besoin de réforme, 69 % des membres de comités d’audit font de même, ainsi que 54 % des directeurs généraux
. Questionnés sur « l’évolution possible » du marché de l’audit, 52 % des directeurs financiers déclarent qu’ils seraient très favorables à une profession où les activités d’audit sont clairement séparées des activités de conseil. Ce résultat recule de 11 points pour les comités d’audit et de 8 points pour les directeurs généraux (respectivement 41 % et 44 %).