19.9.19 une date qui marque la tenue, à Skhirate, des Premières Assises nationales du développement humain et qui marque le premier anniversaire du lancement par le souverain de la phase III de l’Initiative nationale du développement humain, initiative lancée en 2005. Un moment intense empreint d’un consensus en faveur de la petite enfance, seul moyen de relancer l’ascendeur social. Pour emprunter d’ailleurs le slogan de la campagne de l’INDH, ce qu’ils seront dans 20 ans, ce construit aujourd’hui.
La prise de conscience est là pour s’attaquer au mal dès la racine, assurer une égalité des droits aux services de base que sont l’école et la santé, qui constituent la priorité de cette phase III de l’INDH. L’occasion de faire le point sur la nouvelle architecture de cet écosystème qui mobilise 14.500 personnes et surtout assimiler davantage les changements en mode de gouvernance et d’exécution des projets.
La Phase III propose un renouvellement des instances de gouvernance, tout en gardant une approche territorialisée, dont le Programme Pluriannuel de Développement Humain constituera le pilier central. Interrogé par nos soins, Mohammed Dardouri, Wali et coordonnateur de l’INDH nous apprend que « Nous avons mis en place tous les comités locaux, composés des élus, de la société civile, des acteurs qui œuvrent dans l’INDH et bien évidemment l’administration avec ses différentes composantes. Ces comités locaux ont une mission cruciale de diagnostic qui permet d’évaluer et de mieux cibler l’action de l’INDH. On ne cessera jamais de le répéter, c’est cette capillarité qui va nous permettre de cibler la localité ou le douar, prioritaire puisque le diagnostic permet de faire des arbitrage et de trancher de la viabilité d’un projet ». Et d’expliquer que « Tous les besoins identifiés à l’issue de ce diagnostic sont agrégés au niveau des provinces qui, dans le cadre d’une commission tripartite, élabore un plan pluriannuel de développement humain qui regroupe et les actions de l’INDH et toutes les actions en faveur du développement, humain notamment l’éducation, la santé… ».
Passée cette étape, le plan arrive à un autre palier d’évaluation, celui de la commission régionale, tripartite également, qui examine tous les projets provinciaux de développement humain (PPDH) et les priorise pour leur allouer les moyens nécessaires à leur réalisation. « Cette allocation se fait dans le cadre de la déconcentration. Aujourd’hui, la planification des budgets et leur allocation se font désormais sur un plan régional. Et ce sont les provinces qui se chargent par la suite de l’exécution des projets à travers les partenariats noués avec les différents acteurs associatifs professionnels et dont l’expertise est confirmée. D’ailleurs le choix de ce mode opératoire émane justement de cette expérience qu’ont ces associations stratégiques dans la gestion de projets de cette nature, leur capacité de mobiliser d’autres moyens notamment financiers et créer une synergie avec leur réseau d’associations ou partenaires du secteur privé ».
On ne peut pas omettre le rôle de l’INDH dans le renforcement du tissu associatif, puisque depuis son lancement en 2005 l’initiative a créé une véritable dynamique associative. Trop même vu l’engouement suscité. Aujourd’hui, l’INDH est regardante, sélective et s’entoure de partenaires stratégiques. Quid alors des autres associations existantes ? Comme il ne faut pas confondre INDH et mère charité et surtout face aux enjeux de cette troisième phase, il y a un minimum de prérequis que les associations motivées par la cause doivent remplir, non seulement parce qu’il s’agit de deniers qu’il faut employer à bon escient mais également parce que les engagements pris dans le cadre de la phase III doivent non seulement être honorés mais en assurer la pérennité.
«Il ne faut pas perdre de vue que les associations sont créatrices d’emplois. Certaines associations emploient entre 100 et 200 personnes. D’où notre prédisposition à accompagner cette professionnalisation de la société civile qui devient un véritable secteur employeur, mais surtout parce que la vocation de l’INDH est de diffuser de bonnes pratiques et de fédérer autour d’objectifs communs, comme l’a rappelé SM le Roi Mohammed VI dans son message adressé aux participants à ces premières assises », explique Mohammed Dardouri. L’INDH a pour vocation d’agir dans la transversalité pour asseoir cette nouvelle culture de développement humain. L’initiative veut créer une synergie entre les différents acteurs et se base sur une approche inclusive et participative, avec la qualité comme leitmotiv, pour réussir à atteindre les objectifs et surtout accroître l’impact des projets sur la société.
On nous apprend également que le comité de pilotage s’est réuni une première fois ce 18 septembre pour voir comment il sera élargi à d’autres membres et agir en tant que board de l’INDH, nouveauté de cette phase III.
Au menu de cette réunion, le Wali de l’INDH nous apprend que « il était question de voir comment élargir ce board non seulement à des secteurs classiques mais également aux organisations et à différents acteurs pouvant apporter une valeur ajoutée à l’initiative. Dans les semaines à venir nous déciderons de la formule de composition de ce board, sachant bien évidemment qu’il y siègera un nombre de membres permanents mais on peut à chaque fois à l’instar de ce qui se fait pour les conseils d’administration, inviter d’autres parties, que ce soit des experts, des organismes… à prendre part aux réunions de ce board ».
Pour l’institut de développement humain, Mohammed Dardouri est intransigeant : « Nous y travaillons depuis des mois mais nous ne pouvons pas nous précipiter. Notre objectif n’est pas juste de lancer pour se targuer d’avoir mis sur place un tel Institut ou se féliciter d’avoir construit une belle bâtisse. Le plus important est le contenu qui doit être défini de la manière la plus fine possible et comment le mettre au service de tous les acteurs du développement humain ».
Cette phase III nourrit réellement de grands espoirs quant à la capacité de l’initiative à améliorer la qualité de certaines prestations sociales. Elle s’inscrit également dans une phase d’ouverture et de partage puisque désormais ces assises seront tenues annuellement pour dresser l’état d’avancement des projets.