Pour cette période, la mise à jour du calcul de la prime de risque action intervient dans un contexte économique mondial marqué par la poursuite du conflit Russo-Ukrainien, la persistance des pressions inflationnistes et la poursuite du durcissement des politiques monétaires des grandes Banques Centrales.
Les dernières données relatives à la conjoncture économique internationale font ressortir, à cet effet, un ralentissement de l’activité et une accélération de l’inflation tant dans les économies avancées qu’émergentes.
En conséquence et compte tenu du maintien d’un climat d’incertitudes aussi bien au niveau national qu’à l’international et de la forte volatilité induite par l’hyper-sensibilité du Marché boursier aux facteurs exogènes, la Prime de Risque Action se maintient selon les analystes de BKGR à son plus haut niveau des 10 dernières années.
Dans le cadre de la mise à jour de la prime de risque par la méthode historique, les analystes ont ainsi abouti à une PRA de 6,54%, en stagnation comparativement à leur dernière mise à jour effectuée en septembre 2022.
La PRA instantanée, mesurée par l’écart entre la rentabilité exigée par les actionnaires (inverse du P/E + D/Y) et le taux sans risque, s’inscrit légère hausse s’établissant à 5,74% (vs. 5,68% en septembre 2022). « Cette hausse de la Prime de Risque instantanée découle de l’effet combiné de : x La revue à la baisse de la capacité bénéficiaire et de la masse de dividendes 2022E de notre Scope 40 notamment suite à la déconvenue des réalisations financières d’IAM consécutivement à l’astreinte qui lui a été imposée par l’ANRT et au redressement fiscal subi ; x L’augmentation du rendement des BDT 52 semaines, équivalent au taux sans risque, dans le sillage de la hausse du taux directeur entamée fin septembre 2022 ; x … intégralement compensées par l’importante baisse de la capitalisation boursière sur les douze derniers mois (-15% en y-o-y) dans un Marché bearish », annoncent les analystes.
La méthode par sondage, introduite en septembre 2017 permet d’estimer la prime de risque en se basant sur les attentes et les prévisions des différentes catégories d’investisseurs du Marché marocain en termes de rentabilité annuelle exigée à horizon 10 ans, sachant que leur échantillon est composé de : x OPCVM ; x Assurances ; x Et, Caisse de retraite. En équipondérant les primes de risque collectées auprès de chaque répondant, la PRA par sondage ressort à 7,2% en baisse de 0,9 pt comparativement à septembre 2022.
Cette revue à la baisse de la prime de risque action reflète vraisemblablement un regain de confiance des investisseurs envers le Marché action et notamment leur optimisme quant à une reprise de ce dernier à partir du S2 2023.
Le calcul de la prime de risque par la méthode prospective est effectué via l’égalisation des estimations de cash-flows pour les sociétés du Scope 40 de BKGR à leurs cours actuels en Bourse. Ils aboutissent ainsi à une PRA de 8,9% (en hausse de +0,1 pt par rapport à notre dernière actualisation).
Par branche d’activité, la prime de risque action ressort comme suit : x 9,5% pour les industries (vs. 9,1% en septembre 2022) ; x 8,0% pour les financières (vs. 8,1% en septembre 2022) ; x 8,0% pour les assurances (vs. 8,6% en septembre 2022).
Les méthodes « instantanée » et « prospective » font ressortir une prime de risque en légère hausse comparativement à la MAJ du mois d’octobre et ce, compte tenu de la persistance des facteurs d’incertitudes, à savoir (i) le maintien des pressions inflationnistes, (ii) la poursuite des politiques monétaires restrictives et son impact sur le dynamisme et la stabilité des économies et (iii) l’instabilité géopolitique mondiale avec la non-résolution du conflit russo-ukrainien.
L’ensemble de ces éléments induisant une forte volatilité, le maintien d’une PRA à un niveau historiquement élevé demeure cohérent avec la réalité économique.
En dépit des éléments précités, les investisseurs institutionnels demeurent optimistes en laissant ressortir des attentes pour 2023 de : x Croissance économique en progression de +1,5% (vs. +2,6% selon les prévisions de BAM et +2,9% pour le scénario central de BKGR) ; x Contre-performance du MASI de -2,5% d’ici fin 2023 (vs. -3,8% au 21 03 23) ; x Et, une augmentation de la capacité bénéficiaire 2023E des sociétés cotées de l’ordre de +4,6% (vs. +8,1% retraité de l’impact d’IAM).