Ecrit par Houssifi El Houssaine
Les attentes sont si grandes, les enjeux si importants, qu’une grosse fusion s’impose. La conjoncture exige l’union des forces et des compétences des partis. La mission est difficile, il faut reconnaitre, l’union fait la force mais hélas les chiffres sont têtus.
L’union fait la force
Le rouge est mis. Le trio ( partis de la majorité : RNI, PAM , PI) qui est monté au pinacle s’apprête à prendre les commandes du pays. Il n’a pas pour mission de mener les poules pisser mais de soulever des montagnes. Il doit mettre tout son poids dans la balance pour tracter une économie qui bat de l’aile. Le conjoncturel s’associe au structurel pour rendre la vie impossible audit trio. Le PJD, bien qu’il soit éteint et affaibli, dispose encore de plus d’un tour dans son sac pour brouiller les radars et parasiter les systèmes.
Il parait que les partis formant la majorité embarquent dans une mission difficile alors qu’ils ont le bri sur le cou. Seuls les adeptes de l’ad augusta per angusta peuvent tenter de sortir les marrons du feu.
L’ardoise
Un budget boiteux, une balance commerciale bancale, une croissance éclopée, un chômage qui ne chomme pas et recrute massivement et à tour de bras, des réserves de change qui tarissent, une agriculture à la merci du ciel, un tourisme soulé, une industrie en manque de l’huile de coude, un secteur immobilier qui a besoin d’être cimenté… j’en passe et des meilleurs. Telle est la situation noircie du tableau de bord de l’économie marocaine que les nouveaux gouvernants espèrent rosir.
En dépit de cette piteuse situation, les marocains exigent un système éducatif qui n’enseigne pas aux singes à grimper aux arbres, un secteur de santé présentant une santé en fer, des infrastructures pharaoniques, un service public étoilé…bref une vie de château. Fini le temps, où le cœur du marocain était saturé de plaisir quand il avait du pain et de l’eau.
parlons vrai
Seulement, les marocains doivent comprendre que le pays n’a pas du foin dans les bottes et qu’ils évoluent dans un pays criblé de dettes. Le trouple qui s’apprête à prendre le volant du pays, semble danser sur un volcan, si il compte exhausser les souhaits des marocains en tentant de concrétiser les promesses lancées lors de la course électorale.
Pis encore, il ne peut éviter de prendre des décisions devant décevoir la population. Ainsi, il ne peut ni battre en retraite sur le dossier de la retraite, ni lever le pied sur le processus de libéralisation, ni encore se rétracter au sujet de la réforme de la fonction publique. Il doit également se plier en quatre pour trouver le financement des projets si ambitieux engagés lors du dernier mandat telle que la couverture sociale généralisée.
Pas beaucoup de choix
Au-dessus le marché, le trio ( partis de la majorité : RNI, PAM , PI) a les pieds et poings liés. Sa marge de manœuvre se trouve limitée. En effet, plusieurs politiques sont déjà tracées voire dictées par des instances aussi bien nationales qu’internationales. Ainsi, il ne peut donner libre cours ni à son génie ni à son expertise pour bâtir sa propre stratégie. Plusieurs lui diront : C’est le jeu ma pauvre Lucette.
Un vrai dilemme : Comment répondre à des besoins abondants avec des ressources qui se font rares ?
Le trio ( partis de la majorité : RNI, PAM , PI) doit s’atteler à la mise en place de mesures non budgétivores mais avec effet immédiat et palpable sur le moral de la population. Il doit également accélérer l’instauration d’outils permettant l’optimisation de la dépense publique. Pour ce faire, il n’a pas besoin d’attendre l’écoulement des cent premiers jours de son mandat. En effet, la plus couteuse des dépenses, c’est la perte du temps.
Sauver la politique
Le trio ( partis de la majorité : RNI, PAM , PI) n’a pas droit à l’erreur. Si les élections du 8 septembre ont conduit à une perte au détail (PJD), les prochaines risquent de se solder par une perte en gros (RNI, PAM, PI). A ce moment-là et faute de pièces de rechanges, on va assister à l’effondrement de la politique au Maroc.