Le Haut Commissariat au Plan (HCP) a réalisé, en partenariat avec le Haut Commissariat des Nations Unies pour les Réfugiés (HCR), une enquête auprès des réfugiés au Maroc. Cette opération, menée du 2 au 8 juin 2020, a pour objectif d’évaluer l’impact de la pandémie de Covid-19 sur la situation économique, sociale et psychologique de cette population. Elle a ciblé un échantillon de 600 ménages, représentatif des différentes catégories des réfugiés, au sens du HCR1, selon le pays d’origine, la ville de résidence, l’âge, le sexe et le niveau scolaire.
Les objectifs assignés à cette investigation consistent à recueillir des informations sur le comportement des réfugiés dans le contexte du confinement sanitaire et à évaluer leur accès aux produits de consommation et d’hygiène, aux sources de revenus, aux services de santé et à l’enseignement. Le chef de ménage est la personne de référence ayant fourni les réponses aux questions relatives au ménage et à l’ensemble de ses membres. En respect des mesures prises dans le cadre du confinement sanitaire, notamment la distanciation sociale, la collecte des données de cette enquête a été réalisée par voie téléphonique en utilisant la méthode de collecte assistée par tablettes. Dans ce qui suit, nous présenterons les principaux résultats qui se dégagent de cette enquête.
Sept ménages réfugiés sur 10 (70,3%) se sont confinés depuis l’adoption de l’état d’urgence sanitaire au Maroc et 23,3% depuis la date de fermeture des écoles. Presque tous les réfugiés (99,3%) ont respecté les mesures de confinement sanitaire, 90,4% un respect total et 8,9% partiel (respectivement 79% et 21%pour les ménages marocains).
Les personnes qui sortaient du domicile pendant le confinement sanitaire étaient le chef du ménage pour 74,1% des cas, les membres âgés de 25 à 59 ans (10,7%), les jeunes de 18 à 24 ans (7%) et le conjoint du chef du ménage (5,2%). S’approvisionner en produits de consommation de base est la première raison de sortie du domicile avec 97,6%. Loin derrière, d’autres considérations ont été évoquées, dont la nécessité de régler des affaires personnelles et administratives (15,9%), de satisfaire les besoins sportifs et récréatifs (11,2%), d’accéder aux soins médicaux (10%) et d’aller au travail (9,4%).
Les symptômes de Covid-19 les plus connus par les réfugiés sont la fièvre avec 92,4%, la toux sèche (77,5%), les difficultés respiratoires (62,4%) et la fatigue (37%). Seuls 3,9% des réfugiés n’ont aucune connaissance de ces symptômes.
Les réfugiés au Maroc ont appliqué unanimement (99,7%) les principaux gestes barrières contre Covid-19. Les mesures prises dans ce sens consistent à se laver les mains régulièrement avec du savon pour 93,5% des ménages, porter des masques ou des bavettes (78,3%), désinfecter les mains régulièrement et sortir moins fréquemment (57%), désinfecter régulièrement les surfaces et les objets susceptibles d’être infectés (42,2%), respecter les règles de distanciation sociale (40,9%), éviter les poignées de main et les salutations physiques (32,6%), contourner les points de vente (32,6%) et porter des gants (10,5%).
Contrairement aux ménages marocains qui recourent principalement à la radio et à la télévision nationales pour s’enquérir des informations sur l’évolution de la pandémie, avec une part de 87%, les réfugiés s’adressent en premier lieu aux réseaux sociaux (42,1%), à la radio et à la télévision nationales en second lieu (37,4%) et, enfin, à la presse électronique (11,2%). D’autres supports sont utilisés, dans une moindre mesure, dont le site du Ministère de la Santé (4,2%) et la famille ou amis (2,9%).