Ecrit par S. E. |
Après une année cauchemardesque sur le plan économique, le Maroc joue la carte de la relance à travers un important programme de 120 Mds de DH. Le Financement de ce programme sera assuré en partie par le Fonds stratégique de l’Investissement. Mais il n’en demeure pas moins que le Maroc a besoin d’autres outils.
Dans un contexte post-crise, l’investissement est appelé à jouer le rôle moteur de la relance pour une économie ayant subi de plein fouet les affres de la crise sanitaire qui a muté en crise économique. D’autant que les séquelles de la crise ne vont pas disparaître d’au moins dans l’immédiat, bien au contraire. Certains experts estiment que ses effets vont s’étaler dans le temps, avant un retour à la normale.
Encore faut-il que tous les outils nécessaires à la relance de l’investissement soient réunis. A ce titre, il est utile de rappeler que le Maroc s’est engagé pour l’après-pandémie à lancer un important programme de relance économique doté d’une enveloppe financière de 120 Mds de DH.
Le Financement de ce programme sera assuré pour un peu plus du tiers par le Fonds Mohammed VI pour l’Investissement. Ce Fonds vise en particulier le soutien au système de production et l’accompagnement des grands projets dans différents secteurs d’activité.
Il va sans dire que si l’on parvient à mobiliser les fonds nécessaires auprès des institutionnels, soit les 30 Mds de DH comme annoncé par le ministre des Finances M. Benchaâboun, le Maroc pourrait tirer son épingle du jeu en 2021. L’apport du budget de l’Etat étant fixé à 15 Mds de DH. Au total une enveloppe du Fonds de 45 Mds de DH doit être mise sur pied.
Toutefois, ce Fonds stratégique d’investissement ne doit pas nous faire occulter que pour dynamiser l’investissement, le Maroc a grandement besoin de sa charte.
Bien qu’elle soit à elle seule insuffisante et à même de garantir une relance économique globale, elle permettra aux investisseurs d’avoir plus de visibilité grâce à une politique fiscale « plus harmonisée et plus stable ». C’était d’ailleurs l’un des objectifs cruciaux des dernières assises sur la fiscalité.
Le succès du Fonds dans l’accomplissement de sa mission au service de la relance dépend du capital confiance qu’il inspire auprès des partenaires et essentiellement des investisseurs, notamment les institutionnels étrangers.
Mais rien n’est sûr notamment dans un contexte aussi hostile que celui actuel. D’où l’impérieuse nécessité d’actionner l’outil de la Charte d’investissement qui n’arrive pas encore à voir le jour.
Démarré depuis 2017, le projet y afférent à la nouvelle charte accuse du retard constituant par là un frein majeur pour l’amélioration du climat des affaires et, par ricochet, pour le développement économique du pays.
« En effet, cette charte a pris du temps, même beaucoup. Certes nous sommes à la 48ème version. Mais nous arrivons à la fin du processus », avait reconnu Moulay Hafid Elalamy, ministre de l’Industrie, du Commerce, de l’Investissement et de l’Économie numérique dans son intervention en marge de la 2ème édition de l’Université d’été de la CGEM tenue en septembre 2019.
Il était même question qu’elle serait mise dans de brefs délais dans le circuit de validation auprès du Conseil du gouvernement, du Conseil des ministres et du Parlement. A cette date, MHE avait promis monts et merveilles et que la nouvelle charte arrivait avec des mesures différentes et assez concrètes.
Aujourd’hui, il court que la Charte de l’investissement, pourrait être très bientôt discutée au Parlement. Après plus de 4 ans, il serait plus que temps.
Une chose est sûre : les opérateurs attendent impatiemment cette nouvelle charte parce qu’elle permettrait sans aucun doute de dessiner les contours d’un cadre global plus attractif, plus incitatif et surtout plus cohérent pour la dynamisation de l’investissement.
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