Rihla-voyage est la thématique choisie par la Société Générale Maroc pour son exposition de l’année 2019. Un voyage dans le temps et dans l’espace qui questionne sur la signification de la notion des frontières. Ces frontières qui suscitent souvent beaucoup d’inquiétudes, de controverses mais aussi de l’espoir…
Le choix de la thématique Rihla ou voyage n’est pas fortuit. Il cadre parfaitement avec la signature de SGM, une banque qui projette ses clients vers l’avenir en accomplissant leurs projets. Engagée de longue date dans une politique de mécénat, Société Générale poursuit à travers cette nouvelle exposition son soutien actif en faveur des arts et du patrimoine culturel marocain.
«La première partie de cette exposition commence par Ibn Battouta, premier « touriste » cosmopolite, « le prince des voyageurs » qui a pris du plaisir durant 28 ans pour sillonner le monde.
A ce titre, l’itinéraire emprunté à travers l’exposition met en exergue des valeurs d’accompagnement, de diversité, de dialogue interculturel, de respect des différences et d’innovation qui sont très chères à la banque.
« Cet itinéraire transcende l’espace et le temps. Il nous rappelle combien la dimension cosmopolite et universelle de la culture marocaine, incarnée dès le 14 ème siècle par Ibn Battouta », rappelle Ahmed El Yacoubi, Président du Directoire Société Générale Maroc, à l’occasion de l’exposition organisée jeudi 10 janvier, sur un ton nostalgique. Et d’ajouter : « C’est aussi un voyage intérieur pour rejoindre l’Autre dans un univers tourmenté et partager ses drames et ses espérances ».
Comme bien même le narratif de cette exposition est imaginaire, comme bien même, il est important de le vivre, de goûter à la saveur des voyages immobiles.
De porte en porte, on découvre des couleurs, on ressent des émotions, on sent des parfums, on désespère, on espère…
Tous les sens s’éveillent en parcourant l’itinéraire de l’exposition avec Rim Laâbi, artiste plasticienne, théoricienne de l’art et commissaire de nombreuses expositions. Une grande femme engagée de longue date dans la scène culturelle marocaine.
L’exposition sera ainsi ouverte au public à compter du 14 janvier 2019, à l’Espace d’art Société Générale, 55, bd Abdelmoumen (Casablanca).
Le voyage
L’exposition Rihla-Voyage est un parcours qui mêle arts visuels, artisanat, peinture, sculpture, photographie, art vidéo et cinéma.
Une scénographie pédagogique de Rim Laâbi et M’hammed El Kehal, envisagée comme le lieu d’une utopie réalisée, et la visite, comme un art de la découverte, du voyage.
« La porte n’est pas un mur, mais un seuil ouvert sur le monde », explique la plasticienne.
L’idée est de suggérer le voyage à travers un parcours constitué d’une multitude de portes et de lignes sinueuses en forme de vagues ou de dunes prolongeant les cimaises au sol, traçant des marges de flux et reflux à longer pour des franchissements.
Quant aux couleurs des espaces, le dégradé ocre et le camaïeu bleuté, suscitent désert, ciel et mer, pour une sensation plus ou moins chaude et froide sur les routes du voyage.
Trois étapes, de seuil en seuil
Original, le parcours est composé de trois parties, Ibn Battuta, Prince des voyageurs, incontournable, Brûle la mer, et Regarde-moi, scandées par plusieurs séquences thématiques :
La première partie de l’exposition, « Ibn Battuta, prince des voyageurs », ouvre sur la Rihla d’antan du Prince des Voyageurs tangérois, Abu Abdallah Muhammad Ibn Abdallah al-Lawati at-Tanji Ibn Battuta, le premier « touriste » profondément cosmopolite, traversant le globe, de l’Afrique, en passant par l’Andalousie, jusqu’à l’Asie.
La deuxième, « Brûle la mer », à travers des oeuvres visuelles et sonores, donne à sentir l’élan d’un départ, hanté par le rêve comme un appel, et la violence d’un accueil refusé : la traversée bouleversante de ceux que l’on nomme réfugiés, clandestins, migrants, et qui entre eux, s’appellent plus noblement voyageurs… « Brûle la mer » est un espace esthétique sur la liberté, l’évasion réelle ou fictive de personnes qui vivent leur vie !
Enfin « Regarde-moi », propose une réflexion sur le rapport aux autres et à soi à travers la transversalité des arts et des pratiques, interrogeant et déconstruisant les clichés, afin de réhabiliter l’image de cet autre qui dérange.