Au terme de l’année 2018, Saham Assurance a affiché un résultat net en retrait à cause de la forte sinistralité de la branche Auto et du poids du contrôle fiscal.
2018, année de déploiement de la Digital Factory qui a nécessité un investissement de 10 millions d’euros.
Pour 2019-2020 et grâce à l’opération stratégique avec le groupe panafricain Sanlam, la compagnie table sur une croissance rentable.
Le management de la compagnie Saham Assurance s’est réuni mardi 26 février avec la presse et les analystes financiers pour leur dévoiler les réalisations financières au titre de l’année 2018. De prime abord et comme à l’accoutumée, le management a souhaité brossé l’environnement dans lequel a évolué la compagnie.
Un environnement empreint de plusieurs projets afférents au secteur tels que celui des risques catastrophiques, le projet relatif à la Tous risques chantiers (TRC) ou la Responsabilité Civile Décennale (RCD) et le projet de Solvabilité basé sur les risques qui se matérialise par l’étendue des risques au-delà de la souscription. Sans oublier le Takaful validé en première chambre et transféré au Conseil des Ouléma.
« En ce qui concerne les règles prudentielles, des réunions sont prévues incessamment avec le régulateur, la FMSAR et les actuaires. A priori le secteur dispose de la marge pour se conformer aux nouvelles règles prudentielles et des réunions sont prévues entre mars et juin pour faire les calibrages nécessaires des paramètres qui entrent en jeu en matière de solvabilité basée sur les risques », rappelle Mohammed Afifi, Directeur Général Délégué de Saham Assurance.
Un marché marqué par une rentabilité en dégradation
En brossant le contexte, M. Afifi a rappelé qu’en terme de pénétration de l’assurance, le Maroc occupe le 3 ème rang en Afrique.
Autres indicateurs clé étayés par Afifi sont l’évolution des ventes automobiles qui s’est établie à 177.359 unités à fin 2018 et le nombre de personnes disposant de l’AMO (9,1 millions à fin 2016). Deux indicateurs importants pour la compagnie si l’on prend en considération qu’elle est leader dans les branches Auto et Santé.
Globalement, le marché de l’assurance affiche une dynamique réelle avec des primes émises de 38,1 Mds de DH en novembre 2018 contre 35,9 Mds de DH en novembre 2017, soit une hausse de 6,1%. Les branches Non-Vie et Vie ont progressé respectivement de 6,2% et 5,9%. Toutefois, avec l’amplification de la sinistralité de la branche auto, le ratio S/P global a perdu 2 points pour s’établir à 85,9% en 2017. Le ratio S/P Non Vie a perdu également 2 points à 68,4% à fin 2017.
Pour résumer et comme l’a si bien dit Christophe Buso, Directeur Général de Saham Assurance : « le secteur a enregistré un chiffre d’affaires en hausse, mais une rentabilité en dégradation ».
Dans un contexte pareil, la compagnie a réalisé une opération stratégique de grande envergure avec le groupe sud-africain Sanlam qui a à son actif 100 ans d’expertise et qui promet de nouvelles perspectives basées sur une complémentarité parfaite entre Sanlam leader dans la vie et Saham Assurance leader dans la Non-Vie.
2018, année du déploiement de la stratégie de transformation
Comme annoncé par Buso, 2018 est l’année de l’opérationnalité de la Digital Factory. Elle se décline en MyAuto qui met à la disposition des agents d’un outil permettant d’optimiser considérablement la souscription, le renouvellement ainsi que le suivi et la gestion du sinistre matériel Auto. Elle s’est caractérisée par une fusion des Plateformes assistance et gestion des sinistres. La troisième composante est Islahati qui permet un suivi en temps réel des étapes de réparation des véhicules sinistrés au sein des garages agréés. Le coût global de l’investissement est de l’ordre de 10 millions d’euros. Dans ses différentes composantes, la Digital Factory permet une fidélisation de la clientèle.
Quid des résultats ?
En 2018, la compagnie a pu conforter sa position de leader dans la branche automobile avec une croissance supérieure à celle du marché, mais cela n’empêche pas de reconnaître la forte sinistralité ayant frappé ladite branche. Des dispositifs innovants de détection et de lutte contre la fraude ont été ainsi mis en place pour la contenir. Dans un premier temps Christophe Buso ne compte pas procéder à un ajustement tarifaire pour contenir la forte sinistralité.
En matière de santé, Saham assurance a pu maintenir sa position de leader avec une croissance à deux chiffres (+ 10%). La compagnie a pu également profité de la bancassurance suite à son partenariat depuis deux ans avec le Crédit du Maroc.
Sur le plan risque entreprises, la compagnie a pu renforcer sa part de marché et consolider sa position de leader dans le transport.
Côté indicateurs : le chiffre d’affaires a enregistré une hausse de 7,8% à 5.223 MDH, un résultat technique net en baisse de 3,7%, un résultat net en régression de 8,5% et une marge nette de 7,7%. La hausse du chiffre d’affaires est tirée essentiellement par la Non-Vie qui a progressé de 9,3% au moment où la Vie a augmenté de 2,1%. La Non-Vie a dépassé les 4 Mds de DH avec l’automobile en tête, soit 2,3 Mds de DH.
Le ratio S/P s’est dégradé de plus de 3 points à 68,92% cause de la sinistralité auto. Le ratio Frais généraux/Primes acquises s’est établit à 12,4% en hausse par rapport à 2017 (11,9%). Cette hausse s’explique par le lourd investissement dans la Digital Factory.
Le ratio combiné Non Vie a oscillé autour de 100% sous l’effet de la sinistralité automobile et de la hausse des frais généraux occasionnés par l’investissement.
En dépit d’une conjoncture financière marquée par la morosité sur le marché actions, le résultat financier a progressé de 17,1%.
Le résultat net au titre de l’année 2018 a accusé une baisse de 8,5% à 403 MDH. Hors contrôle fiscal, le résultat net serait de 462 MDH. Le management décide une distribution de dividendes de 40 DH/ action.
Et pour conclure, le Directeur Général de Saham Assurance a étayé les 5 axes stratégiques de développement pour l’année 2019-2020 et qui se déclinent comme suit :
- Maintenir des performances satisfaisantes dans un contexte marché exigeant ;
- Consolider la position de leader sur le marché de la Non-Vie ;
- Lancer plusieurs innovations ;
- Devenir la compagnie d’assurance de référence en matière d’orientation client…
- Et ce tout en assurant une croissance rentable.
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