L’intégration des énergies renouvelables et du gaz dans le mix de la consommation du secteur de la sidérurgie est un impératif pour renforcer la compétitivité du secteur. Les acteurs du secteur se penchent sur l’élaboration d’une stratégie énergétique efficace pour la compétitivité du secteur.
Les sidérurgistes du Maroc se sont donné rendez-vous le mardi 27 novembre à Casablanca, non pas pour débattre de la concurrence déloyale qui est souvent au centre de leurs préoccupations mais plutôt d’un autre défi à savoir l’énergie.
Ils étaient nombreux à prendre part au séminaire organisé par le Think Tank Steel Impulse lancé par l’Association des sidérurgistes du Maroc (ASM), sous le thème « Compétitivité du secteur sidérurgique : L’énergie au cœur des enjeux de demain ».
Dans le monde, la question de la maîtrise des coûts de l’énergie n’est plus un choix mais un impératif des industriels particulièrement de la sidérurgie considérée comme étant une industrie lourde très énergivore mais aussi polluante. Aziz Rabbah ministre de l’Energie a tenu à rappeler en cette occasion que la consommation d’énergie dans le secteur industriel représente le 2ème poste de consommation au niveau national et elle se concentre au niveau de 3 branches d’activité, dont le secteur de la sidérurgie.
La facture énergétique du secteur est donc trop lourde ce qui n’est pas sans conséquence sur la compétitivité de cette industrie qui figure parmi les secteurs moteurs et promoteurs de l’économie marocaine.
C’est pourquoi afin de jouer le rôle qui lui incombe, le secteur doit revoir le mix de sa consommation énergétique. Un impératif qui pousse aujourd’hui les différents acteurs à lancer le débat pour intégrer d’autres alternatives aux énergies fossiles notamment, les énergies renouvelables et le gaz.
C’est dans l’optique d’élaborer une stratégie énergétique efficace du secteur que les experts réunis lors de ce séminaire se sont penchés sur l’examen des différentes pistes d’optimisation et de performance énergétique.
Dans son mot d’ouverture, Mohamed Azmi, Président de l’ASM a rappelé que le renforcement de la compétitivité du secteur constitue la clé de voûte de l’émergence industrielle.
Mais avant de lancer le débat pour l’élaboration d’une feuille énergétique durable, le secteur a tenu à dresser dans un premier lieu un diagnostic du secteur de la sidérurgie au Maroc.
Pour cela, l’ASM a fait appel au cabinet Corporate Value Associates (CVA) pour réaliser une étude sur les défis et les potentialités énergétiques dans le secteur de la sidérurgie dont les résultats ont été présentés par Sami Grouz, Directeur Général de CVA en marge de ce séminaire.
Sans surprise il ressort que l’énergie est le premier facteur de coût de transformation dans les phases aciérie et laminoir.
Ce qui confirme la nécessité de s’orienter vers d’autres sources d’énergie moins coûteuses et moins polluantes. Une orientation qui s’inscrit parfaitement avec les orientations énergétiques du royaume, comme a tenu à le rappeler le ministre de l’Energie.
Toutefois, si le Maroc a fait des pas de géant dans le développement des énergies renouvelables, il accuse encore du retard en matière de développement d’une véritable filière gazière au Maroc qui pourrait constituer une alternative au fioul. Un retard qui pénalise notre industrie d’une manière générale et le secteur de la sidérurgie en particulier.