La 17 ème édition du rapport annuel sur la supervision bancaire fait le bilan de l’année 2020, marquée par la pandémie de la Covid-19.
Il ressort du rapport qu’en 2020, la structure du paysage bancaire n’a pas observé de grand changement. Aussi, le réseau bancaire se rationalise au moment où celui des établissements de paiement connait une forte expansion à la faveur du démarrage des nouveaux acteurs. On apprend également du rapport que les ouvertures de comptes bancaires sont restées dynamiques et ce malgré la crise.
A l’international, on note que la présence des groupes bancaires marocains dans 35 pays à l’étranger n’a pas connu de changement.
Les mesures de soutien ont permis d’éviter une contraction du crédit bancaire
Au Maroc, en plus des actions adoptées par le Gouvernement pour soutenir les ménages et les entreprises affectés par la crise, Bank Al-Maghrib a pris un ensemble de mesures pour assurer un financement approprié de l’économie et soutenir le secteur bancaire.
Au plan de la politique monétaire, ces mesures ont porté sur la baisse du taux directeur de 75 points de base à un niveau historiquement bas de 1,5%, la libération intégrale du compte de la réserve obligatoire, l’élargissement du collatéral éligible aux opérations de recours par les banques aux avances de Bank Al-Maghrib et l’assouplissement des conditions de refinancement par la Banque Centrale des crédits bancaires aux TPME.
A fin juin 2021, ils sont 26 500 bénéficiaires des Crédits Intelaka pour un montant de 5 Mds de DH.
S’agissant de Crédit Oxygène, 49 500 entreprises ont en bénéficié à fin juin 2021 pour un encours de 17,7 milliards de DH. Elles sont 50.100 entreprises à jouir des Crédits relance pour un encours de 44,3 Mds de DH.
Autre point important relevé par le rapport c’est l’accélération de la collecte des dépôts à vue dans un contexte de baisse de la consommation des ménages.
Bank Al-Maghrib a également mis en place des lignes de refinancement à travers les banques pour couvrir les besoins des banques participatives et des associations de micro-crédit.
Au plan prudentiel, Bank Al-Maghrib a introduit des allègements temporaires pour accompagner le secteur bancaire et consolider sa solidité. Ces mesures sont les suivantes (voir graphe)
« Ces mesures, conjuguées à de bons fondamentaux pré-crise, ont induit une bonne résilience du secteur bancaire, avec, à fin 2020, un ratio de solvabilité moyen de 15,7% et un ratio de fonds propres de catégorie 1 moyen de 11,4%, malgré une hausse de la sinistralité à 8,2% et une baisse des résultats bancaires de 43%. Le coût du risque s’est déprécié à 12,5 en 2020 (vs 7,2 en 2019) », fait savoir BAM.
Sur base consolidée, la rentabilité des 11 groupes bancaires a baissé de moitié. Le RNPG a baissé de 52,5 % en 2020 contre une hausse de 2,7% en 2019. Le coût du risque s’est établi à 20,5 en 2020 contre 8,8 en 2019.
Cette résilience a été confirmée par les résultats des stress tests effectués par les banques et par Bank Al-Maghrib au 2ème et 4ème trimestre de 2020.
Sur le plan de la liquidité, la situation des banques est restée confortable à la faveur des mesures prises par la Banque.
« Au plan de la supervision bancaire, la Banque a dû s’adapter au contexte de la crise sanitaire et économique à travers un monitoring des sources de risque prioritaires et une attention renforcée à tout ce qui touche la protection de la clientèle », explique BAM. Et d’ajouter : « La Banque a également finalisé une série de réformes réglementaires, décalées en raison de la crise, et qui ont été adoptées en 2021 ». Parmi ces mesures, nous pouvons citer : Réforme de la loi relative à la Lutte contre le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme, Réforme de la loi relative à la microfinance, Loi relative au financement collaboratif (crowdfunding)…
S’agissant du financement acquéreur participatif, il évolue davantage que la collecte de dépôts. Toutefois, le déficit dégagé par les banques participatives, bien qu’en atténuation, a subi les impacts de la crise.
« Par ailleurs, la crise pandémique a amené à booster le digital au niveau des services bancaires et à engager pleinement le secteur dans un processus de transition vers une finance écologique, durable et innovante », explique la même source.