Comme convenu et suite à l’arrêt des discussions avec la Fédération marocaine des sociétés d’assurance et de réassurance (FMSAR), l’Union marocaine des agents et courtiers d’assurance (UMAC) a tenu le 17 avril son Assemblée générale extraordinaire sous la thématique : « Non à la fragilisation de l’intermédiaire d’assurance au Maroc ». Un moment fort pour les agents et courtiers prêts à prendre les dispositions nécessaires quel que soit le prix.
« Le choix du mot fragilisation n’est pas fortuit dans la mesure où depuis plusieurs années la profession bataille pour faire valoir ses droits qui vont de la concurrence déloyale des banques… jusqu’à la suppression de la TVA indue sur la commission », annonce d’emblée Youssef Bounoual, président de l’UMAC.
Au moment où l’UMAC parle d’un échec avec la FMSAR, cette dernière a tenu à préciser qu’il ne s’agit nullement d’un échec ou d’un arrêt de dialogue, mais qu’elle attend le regroupement entre FNACAM et UMAC pour aborder d’une seule voix les problèmes des intermédiaires en assurance.
Pour un partage de richesse produite…
En effet, la dernière réunion de l’UMAC avec le Comité directeur de la FMSAR a eu lieu le 10 juillet 2018 où il a été abordé trois questions : la déontologie au sein de la profession, l’application de la Circulaire de recouvrement et la commission. Les intermédiaires, venus des différentes villes du Royaume présents en force à cette assemblée, sont unanimes à dire que le taux de commission n’a quasiment pas changé depuis une quarantaine d’année et que la richesse produite doit être partagée dans le respect de la combinaison contribution/rétribution. Les professionnels ont réclamé une augmentation du taux de commissionnement de 25%. Cette augmentation s’explique par la montée en flèche des coûts d’exploitation voire d’investissement des intermédiaires.

Une salle archicomble
A la veille de la tenue de la récente Assemblée, les soucis de la profession ont été partagés avec la haute autorité. L’ACAPS a été favorable aux doléances des adhérents de l’UMAC et ce à condition qu’une fusion des deux organisations professionnelles soit entérinée.
Le scénario de la fusion n’est pas rejeté par l’UMAC qui exige l’application de la loi 64-12 mettant à la charge du Chef de gouvernement notamment la détermination des critères de l’association la plus représentative.
Le bureau national de l’UMAC tenu le jour même de l’Assemblée soit le 17 avril a fait deux lectures de cette proposition du régulateur. Il peut soit rejeter la condition de l’ACAPS et descendre à la rue pour manifester et défendre ses intérêts, soit accepter cette condition de l’autorité moyennant des garanties.
En parlant de garanties, le bureau exige un écrit qui cautionne une réunion où seront présents ACAPS, FMSAR, FNACAM et UMAC pour parler justement de la rémunération.
La deuxième garantie est que ledit écrit doit être fait d’ici 10 jours. Le second délai de un mois est celui de la réponse sur la tenue ou non de la réunion.
A ce sujet, le bureau demande à l’Assemblée générale de lui conférer tous les pouvoirs nécessaires pour entreprendre toutes les diligences et actions en faveur du dossier revendicatif ( manifestations, arrêts de travail…).
A notre humble avis, étant donné que le secteur des assurances est concurrentiel, et donc n’échappe pas aux dispositions de la loi sur la liberté des prix et de la concurrence et du moment que l’essence du différend est à caractère tarifaire, nous considérons que l’intervention du Conseil National de la Concurrence pour avis est importante.
Pour se faire, les professionnels doivent procéder à une étude de système de tarification et de recouvrement des coûts et la soumettre à cette entité pour mettre en évidence l’incapacité de continuité d’exploitation sous l’ère de l’actuel système de commissionnement.
Le Conseil serait également invité à se prononcer sur les situations de dépendance et d’éventuelles pratiques abusives consécutives à la situation de dépendance dont peuvent souffrir les professionnels.
Voir également : [ÉMISSION HIWAR] YOUSSEF BOUNOUAL ALERTE SUR LE DEVENIR DES AGENTS ET COURTIERS D’ASSURANCE