La fusion entre les deux institutions UMAC et FNACAM tant attendue aussi bien par le régulateur ACAPS que par la Fédération marocaine des assurances (FMSAR) ainsi que par les intermédiaires en assurance ne semble pas a priori pour sitôt. Et pourtant tout laisse croire que les deux entités érigent en priorité, dans leurs plans d’action respectifs, la création d’une confédération nationale des intermédiaires d’assurance. Elles sont justement conscientes qu’elles ont intérêt à joindre leurs forces pour faire face aux risques qui planent sur les intermédiaires en assurance. Ces risques ô combien nombreux (TVA, commissions, déontologie, concurrence déloyale…) menacent sérieusement l’activité des petits cabinets qui n’arrivent plus à joindre les deux bouts.
Le 23 mai, la FNACAM a publié un communiqué pour expliquer pourquoi la réunion à laquelle elle devait prendre part aux côtés de l’ACAPS, la FMSAR, l’UMAC, programmée le 3 mai n’a pas eu lieu. La tenue de cette réunion est le fruit d’une décision commune des parties prenantes pour signer les statuts de la confédération en présence du président de l’ACAPS et du président de la FMSAR qui devrait ouvrir les discussions sur le problème du commissionnement qui commence à bien gêner les intermédiaires.
« La veille de la rencontre, l’UMAC rajoutait des conditions préalables nouvelles qui n’avaient pas été exposées de la sorte lors de la réunion avec Hassan Boubrik, bloquant ainsi la tenue de cette réunion importante qui devait permettre de lancer les discussions avec la FMSAR », regrette le président de la FNACAM, Farid Bensaid dans ce même communiqué ( celui du 23 mai 2019).
Il y a à peine 3 jours, soit le 12 juillet, la FNACAM publiait un nouveau communiqué dans lequel elle a annoncé que suite à sa mise au point du 23 mai, l’UMAC a sorti 30 jours plus tard des propos diffamatoires auxquels la FNACAM ne souhaite pas répondre pour ne pas rentrer dans une polémique stérile. Elle a néanmoins invité tout intermédiaire à prendre attache avec la FNACAM pour « s’enquérir des propos erronés et hors contexte du communiqué de l’UMAC ».
Et d’ajouter : « Il est vrai qu’il est difficile de construire une confédération sectorielle sérieuse, crédible et soucieuse de l’avenir de notre profession, avec un membre, qui avant même le démarrage, ne respecte pas ses engagements, surtout qu’il les a pris devant le régulateur ». Partant de là, la FNACAM a invité tout intermédiaire soucieux de construire un avenir meilleur à rejoindre ses rangs.
Une réaction surprenante tellement les versions respectives de l’UMAC et la FNACAM sont convaincantes. Interrogé sur le projet de création de la confédération qui valeur aujourd’hui n’arrive pas à voir le jour, Youssef Bounoual, Président de l’UMAC, ne fait pas dans la dentelle et répond : « Un projet de statuts de la confédération nous a été soumis par la FNACAM. Toutefois, le premier constat qui se dégage c’est que les statuts ont été rédigés d’une manière non équilibrée. Or pour toute association qui se respecte, il faut que les statuts respectent la démocratie et les principes fondamentaux du dahir de 1958 ». Et d’ajouter : « On ne peut pas dicter dans les statuts d’une association la nomination d’un président parce que c’est une atteinte à la souveraineté des adhérents. On peut se mettre d’accord sur une personne fédératrice qui peut rassembler tous les adhérents et qui a les moyens et le charisme pour défendre le dossier revendicatif mais sans la nommer dans les statuts ».
En attendant le dénouement, les deux associations continueront à faire chacune cavalier seul pour défendre ses intérêts.
Une tâche qui pourrait s’avérer difficile, essentiellement, en ce qui concerne le commissionnement face aux compagnies d’assurance.
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