L’Association Marocaine des Investisseurs en Capital (AMIC) a organisé ce 5 février la 9ème conférence annuelle du capital investissement (CACI). Un rendez-vous annuel qui a fait cette année salle comble avec un format différent qui marque ainsi le 20ème anniversaire de l’association.
L’occasion donc de faire un focus sur le rôle que joue le capital investissement dans la dynamisation économique des entreprises mais également sur le manque à gagner pour l’économie nationale à défaut d’un cadre fiscal et réglementaire plus favorables à ce mode d’investissement. Un mode de financement qui a un rôle important à jouer pour répondre aux besoins de croissance des entreprises mais également pour assurer la transmission…
Par ailleurs, et alors qu’on met les bouchées doubles pour mettre en œuvre d’autres vecteurs comme le financement coopératif, la microfinance ou encore avec la mise en place du Fonds Innov Invest, la révision du cadre fiscal et règlementaire s’impose d’elle-même dans un pays en quête de diversification des mécanismes de financement de l’entreprise.
D’ailleurs l’AMIC, qui compte 28 membres, a déjà mâché tout le travail, il suffit de prendre connaissance des études et rapports qu’elle a réalisés pour prendre connaissance des goulots d’étranglement de ce vecteur d’investissement.
Preuve à l’appui, en une année, selon les chiffres provisoires, la performance en 2019 stagne avec 800 MDH d’investissement au profit d’une quinzaine d’entreprises soit le même niveau que 2018.
Ce qui est bien en deçà des ambitions de l’association et ses membres qui espèrent multiplier cette performance au moins par trois.
Et bien que les propositions de l’AMIC pour la LF 2020 n’ont pas été prises en considération au grand dam des investisseurs en capital, cette 9ème conférence a laissé entrevoir une lueur d’espoir puisque dans le discours du ministre des Finances, lu par Zouhair Chorfi, Secrétaire général du ministère, la tutelle ouvre enfin une brèche de dialogue avec les professionnels du capital investissement. 20 ans de dur labeur pour qu’enfin la voix de l’AMIC soit entendue, et qu’elle ait voix au chapitre puisqu’une réunion doit avoir lieu avec les autorités publiques pour plancher sur les pistes d’amélioration de la compétitivité de la place marocaine notamment vis-à-vis des investisseurs nationaux mais également des fonds d’investissement acteurs clés de cet écosystème.
Qu’il s’agisse de capital développement, de capital transmission (maillon faible de la chaine), de capital amorçage… le capital investissement est un levier important pour le financement des entreprises et constitue un plus pour faire évoluer la conjoncture nationale actuelle.
En effet, malgré tous les freins, sur la base des résultats préliminaires à octobre 2019 de l’étude annuelle réalisée par l’AMIC, le chiffre d’affaires réalisé par les entreprises accompagnées a été multiplié 1,7 fois alors que leur EBE a évolué à près de 12 Mds de DH au lieu de 4,62 Mds de DH. La valeur ajoutée progresse également de 28 % passant de 1.918 MDH à 3.024 MDH. En termes de création d’emplois, l’évolution a été de l’ordre de 22 % avec 33.607 emplois créés à fin octobre 2019.