C’est l’objet de la deuxième édition du Colloque scientifique « Moultaka Al Yousr » sur le thème « Finance participative : Quel rôle peut-elle jouer dans le développement économique ? », organisée ce 17 juin.
Cette grande rencontre, première du genre dans son domaine initiée par Al Yousr, filiale de la Banque Populaire, réunit des experts nationaux et internationaux des secteurs public et privé jouissant d’une notoriété nationale et internationale dans la Finance participative (FP). Ont également pris part au débat des Érudits et Oulémas qui ont imprégné leurs empreintes dans le domaine théorique et pratique.
Cette deuxième édition du Colloque de Bank Al Yousr a passé sous la loupe l’expérience marocaine dans la finance participative 18 mois après son lancement. Une occasion de faire le bilan des premiers mois d’activité et de prodiguer des recommandations objectives et réalistes pour résoudre un tant soit peu les problèmes liés à cette finance encore embryonnaire et lui permettre d’aller de l’avant dans un contexte très concurrentiel.
Le but étant par ailleurs de voir comment la FP répond-elle aux objectifs en matière de financement et d’offres de services aux chefs d’entreprises. Comme expliqué par Mouna Lebnioury, Directeur Général de Banque Al Yousr : « Ce colloque intervient après le franc succès qu’a connu le premier tenu en avril 2017, un peu avant le lancement de la finance participative au Maroc ». Elle ne cache pas son enthousiasme quant à la présence aujourd’hui d’éminentes personnalités qui prennent part à cette grand-messe pour tracer l’évolution de la Finance participative et faire profiter l’assistance des expériences étrangères en la matière.
A ce titre, le choix du thème « Rôle de la finance participative dans le domaine économique » est décliné en différents panels. Le premier traite d’un bilan d’étape de la finance participative, deux ans après son lancement. Il permet de mettre la lumière sur les objectifs colossaux entrepris au courant de cette période et sur les défis restant à relever. Le deuxième procède à l’inventaire des produits participatifs à destination de l’entreprise. Dans son intervention Mouna Lebnioury a tenu à rappeler que Bank Al Yousr est une banque universelle à part entière qui s’adresse à tous les segments de clientèle (particulier, entreprise, professionnel…). Interrogée sur les défis rencontrés avant le lancement, M. Lebnioury les a résumés en quatre points : trouver le partenaire qui jouit d’une expérience solide, réunir l’équipe de travail, présenter un dossier bien ficelé à l’Autorité pour avoir l’agrément, mettre en place une stratégie pour la banque à un moment marqué par l’absence de données sur la FP tout en se basant sur l’expérience étrangère pour élaborer le Business model.
Outre ce qui précède, le présent Colloque se veut une occasion d’expliciter davantage les spécificités des produits participatifs qui demeurent méconnus d’une large frange de la population. En effet, bien qu’elle soit organisée par Bank Al Yousr, cette rencontre scientifique appartient à tout le microcosme de la finance participative. Toutes les parties prenantes sont d’ailleurs appelées à se mobiliser et à contribuer à cette industrie participative qui touche au premier degré les convictions des gens.
A leur tour, les Oulémas se sont penchés sur les mécanismes unissant le scientifique et le pratique entre le passé, le présent et l’avenir pour mettre sur pied une industrie financière participative saine. C’est l’objet de l’intervention de Mohamed Karrat, Consultant in Islamic Finance at Al Maali International for Islamic Finance and Business.
Au Maroc, l’écosystème participatif se résume actuellement à 5 banques et à 3 fenêtres et d’après les prévisions, sa part de marché sera de 5% en 5 ans. Autres indicateurs importants : la FP au Maroc, ce sont 1.000 agences bancaires, 60.000 comptes ouverts, 1.994 MDH de dépôts, 6.055 MDH de financements, 8.880 MDH total actif dont 91% destinés à l’immobilier et aux particuliers.
Il ressort des différentes interventions que deux ans après, le bilan de la finance participative au Maroc est encourageant.
Les participants sont unanimes que la méthodologie adoptée est progressive, mais cela ne les empêche pas d’insister qu’il faut accélérer la cadence, allusion faite au Conseil des Oulémas qui prend beaucoup de temps pour valider les textes.
On ne peut conclure sans annoncer qu’il est prévu la publication d’un code monétaire et financier au Maroc qui regroupe tous les textes juridiques y afférents.