Cela fait quelques jours que le monde de la presse marocaine relaye l’info : La Justice française a convoqué des journalistes pour une plainte de diffamation déposée par l’ex capitaine Mustapha Adib. L’affaire prend une nouvelle tournure avec la convocation de Habib El Malki, président de la chambre des Représentants. Le ministre de la Justice Mohamed Aujjar s’est expliqué avec son homologue français qui reconnaît un « dysfonctionnement ».
Un précédent, c’est le moins qu’on puisse dire dans ces convocations à comparaître envoyées par la Justice française à quatre confrères marocains : Narjis Rerhaye, Naim Kamal, Jamal Berraoui et Adil Lahlou, suite à la plainte pour diffamation déposée à Paris par l’ex-capitaine Mustapha Adib. Mais ce qui restera sur les anales c’est également la convocation par le juge d’instruction près du Tribunal de Grande Instance de Paris de Habib El Malki, le président de la chambre des Représentants dans le cadre de la même affaire, pour avoir été directeur du quotidien « Libération » dans lequel l’article incriminé était paru en 2014. Pourtant, comme le souligne le site d’information Atlasinfo, Habib Al Malki n’a pris la tête de l’organe de presse francophone de l’USFP qu’en janvier 2015 !
Selon le même site, « La ministre française de la justice, Nicole Beloubet, et son homologue marocain Mohamed Aujjar, ont eu un entretien téléphonique mardi après-midi. Selon nos informations, le ministère français de la justice a reconnu un «dysfonctionnement » et un « non-respect de la convention d’entraide pénale ».
Les mêmes sources du site affirment que « dans cette affaire, nous avons fait le constat que les conventions entre les deux pays et les procédures n’ont été ni appliquées ni respectées », et d’ajouter que déjà sur le plan de la procédure « le juge d’instruction devait transmettre les convocations au ministère français de la Justice, lequel les transmet à son homologue marocain. Et c’est ce dernier qui informe les convoqués via le parquet ».
« Maintenant qu’un constat a été établi, il faut voir comment cette affaire va évoluer sur le fond. Il est évident qu’il y a eu une atteinte claire à la convention judiciaire entre Rabat et Paris », indique Atlasinfo qui cite un juriste français au fait de la coopération judiciaire entre Rabat et Paris.