Un taux d’inflation oscillant autour de 0% n’a pas laissé indifférents les économistes de la place qui se sont interrogés sur la gravité d’un taux pareil et son impact sur l’économie. Un taux d’inflation aussi bas, que reflète-t-il réellement ? Interrogé par EcoActu.ma sur l’éventualité d’un coup de pouce aux taux d’inflation par les crédits qui seront octroyés dans le cadre du programme intégré d’appui et de financement et ce conformément aux orientations royales, le Wali de BAM donne quelques explications :
« Au Maroc, nous avons une particularité en ce qui concerne l’indice des prix à la consommation (IPC) qui d’ailleurs date depuis 2007. A ce titre, nous avons nous-mêmes sollicité à ce qu’on actualise au moins à partir du recensement de 2014 la base de l’IPC et aujourd’hui un travail est en train de se faire en la matière…
Lire également : MODÉLISATION ÉCONOMIQUE : A. JOUAHRI POINTE L’OBSOLESCENCE DU SYSTÈME STATISTIQUE NATIONAL
En ce qui concerne l’inflation, au Maroc, elle est impactée par deux éléments fondamentaux : le premier est celui des denrées alimentaires à prix volatiles et le second celui des prix à la pompe en ce qui concerne le pétrole. Autrement dit, lorsqu’il y a des chocs importants en matière d’offre ou bien de demande, ils pèsent terriblement sur le niveau d’inflation.
En 2018, nous avons terminé l’exercice à 1,9%. Cette année, comme vous le savez, nous terminons l’année à 0,2%. Et pour 2020, les premiers éléments dont nous disposons font déjà du 1,5%. Donc je peux dire que nous ne sommes pas à des niveaux aussi bas et inquiétants.
A rappeler qu’après la crise de 2008, toutes les banques centrales ont mis en place des programmes de politiques non conventionnelles pour justement faire remonter l’inflation. La nouvelle directrice générale de la BCE a demandé 1 an pour remettre pour examen sur le tapis toutes les composantes qui influent le niveau de l’inflation, la pertinence du niveau d’inflation fixé, les outils à développer par les banques centrales pour atteindre cette cible d’inflation… C’est pour dire que le débat est ouvert.
La question qui se pose d’emblée : sommes-nous entrés dans une phase d’inflation réduite à cause du développement technologique, du coût/qualité en baisse ?
Pour ce qui est du programme d’appui et de financement, s’il se développe d’une manière intéressante, il pourra contribuer à la croissance économique, à l’augmentation des crédits et donc à la consommation et du coup au taux d’inflation».
Lire également : L’INFLATION : POURQUOI LE NIVEAU EST-IL SI INQUIÉTANT POUR LES POUVOIRS PUBLICS ?