Les banques marocaines ont clôturé l’année 2017 sur de bonnes performances, notamment un résultat net bancaire en amélioration de 17,6%.
La 14ème édition du rapport annuel sur la supervision bancaire réalisée par BAM pour l’exercice 2017, dévoile également la stabilisation des créances en souffrance à 7,5%.
A la faveur de la baisse du coût de risque de 28,7 % (à 6,4 milliards de DH), le résultat net bancaire, sur base sociale, s’est amélioré de 17,6 % en 2017, comme le montre la 14ème édition du rapport annuel sur la supervision bancaire pour l’exercice 2017. Pour s’établir à 10,8 milliards de DH.
Concernant le rendement, on observe un léger redressement des niveaux qui demeurent plus faibles que les niveaux historiques observés auparavant. Le PNB se situe à 46 milliards en progression de 2 %. Il est essentiellement composé de la marge d’intérêt (70 %), s’ensuit la marge sur commissions et le résultat des opérations de marché à hauteur de 15 % respectivement.
Le coefficient d’exploitation a bondi de 50,6% à 23,2 milliards de DH. Ledit rapport réalisé par la Banque centrale a couvert une population de 86 établissements de crédit et organismes assimilés, dont 24 banques (y compris cinq banques participatives), qui représentent 81% de part du total actif. Un marché dont 65 % de parts sont détenus par les trois premières banques. Il s’agit à 66 % de banques à capital privé marocain, contre 18 % pour les banques publiques et 16 % pour les banques à intérêts étrangers. La contribution des banques au PIB a progressé de 2 points en 2017 par rapport à 2016.
Ces résultats reflètent un bon comportement des indicateurs d’inclusion financière : le nombre des agences est passé de 6.283 en 2016 à 6.388 en 2017 (1,7 %), le nombre de GAB est passé à 7.025 (+3 %), le nombre de comptes a atteint 26 millions, soit 2 millions de plus par rapport à une année auparavant (+6,4 %). Le nombre de cartes bancaires s’est établi à 14,1 millions (+ 9,4 %). Force est de constater une décélération du rythme d’élargissement du réseau physique des banques au profit du développement de nouveaux canaux digitaux.
Modeste progression du crédit
En 2017, l’encours des crédits à la clientèle a enregistré une progression atone de 3,2 %, avec une appréciation des crédits aux ménages (33 % des crédits) et une baisse d’un point du crédit aux entreprises privées (56 %). Les dépôts collectés auprès de la clientèle se sont également appréciés de 5,5 %. Les particuliers résidents ont vu leur part passer à 50,3% du total des dépôts (en progression de 6,4 %), contre une évolution de 5,1% pour les MRE qui contribuent désormais à hauteur de 20,2 % des dépôts en 2017. Pour les agents économiques non financiers, cette part à régressé à 24,4 % contre 25,5 % une année auparavant. Alors que la part des agents économiques financiers a progressé d’environ un point à 5,1 % contre 4,2 % en 2016. Ces dépôts sont constitués à 61 % de comptes à vue créditeurs, à 19% de dépôts à terme (une baisse de 13 % par rapport à 2016) et à 17 % de comptes d’épargne.
En matière de risques bancaires, l’année 2017 a enregistré un ralentissement des créances en souffrances, 63 milliards de DH, dont le taux se stabilise autour de 7,5 %, après des années de forte progression. Quant au provisionnement, il a cru de 71 % à 44,7 milliards de DH. Pour ce qui est de la solvabilité, elle s’est renforcée à 13,9 %, soit à une moyenne au-dessus des normes bâloises exigées. Si la liquidité a reculé à 13,7 % sous l’effet de l’augmentation des besoins des banques, on estime néanmoins qu’on est à un niveau confortable. On note d’ailleurs un recours des banques aux avances de BAM en guise de couverture de change pour protéger les clients des banques
Les résultats consolidés en amélioration
Le rapport de l’exercice 2017 a analysé l’activité bancaire sur base consolidée au niveau de 9 groupes bancaires qui constituent 93 % de part de marché sur base sociale. Force est de constater une amélioration du total bilan de 7,6 % qui s’est élevé à 1,540 milliards de DH, majoritairement réalisés par l’activité bancaire (92 %). En détails, le PNB a progressé de 5,4 % à 67 milliards de DH, alors que le RNPG s’est apprécié de 9,2 % (13,3 milliards de DH).
Le rapport fait un focus sur 3 groupes bancaires transfrontaliers et en tire la répartition géographique suivante : pour le total actif, il est réalisé à 77 % au Maroc, 22 % en Afrique et 1% en Europe. Pour le RNPG, 72 % pour l’activité réalisée au Maroc, 27 % en Afrique et 1% en Europe. Il est important de signaler à ce niveau une progression de 5 points de l’activité au niveau du continent par rapport à 2016 et de 10 points comparativement à 2014.
A noter qu’à fin 2017, les banques marocaines ont été présentes dans 26 pays africains et 7 pays européens. Elles comptaient 48 bureaux de représentation en Europe, en Amérique du Nord et en Asie. Ce bilan ne compte pas la récente obtention par BMCE Bank of Africa d’un agrément pour l’ouverture d’une succursale à Shanghai
Les banques participatives font leur entrée
Le rapport de la supervision bancaire pour 2017 de BAM a intégré dans son périmètre d’analyse cinq banques participatives. On y apprend qu’à fin juin 2018, le réseau de ces banques compte 82 agences et espaces dédiés. Elles ont totalisé près de 43.000 ouvertures de comptes. Le système bancaire participatif a octroyé un financement de 2,2 milliards de DH à ses clients, alors que les dépôts se sont soldés à 1,1 milliard de DH. Une belle performance lorsqu’on sait qu’à l’occasion du Conseil de la Banque centrale tenu le mardi 19 juin, le gouverneur Abdellatif Jouahri avait annoncé que l’encours des crédits participatifs, Mourabaha immobilière et auto, était de 1,1 Md de DH à fin mai 2018. Le réseau comptait 71 agences qui constituent le réseau de distribution bancaire participatif.
Aussi, le Wali de Bank Al-Maghrib avait signalé que certaines banques n’ont pas encore envoyé leur rapport de conformité. Aujourd’hui c’est chose faire !