Un boulet d’étranglement de moins pour l’entreprise marocaine ? Effectivement, la mise en ligne dès ce 4 octobre 2018 de la plateforme Ajal permettra de suivre l’évolution des délais de paiement et prendre la pleine ampleur de ce que l’Etat doit aux entreprises. L’objectif étant d’identifier les causes des retards de paiement, leur apporter les solutions adéquates et améliorer les délais de règlement des fournisseurs des EEP.
L’Etat régulera l’Etat, sans avoir besoin qu’une entreprise lésée par un délai de paiement très long de dénoncer un client étatique et peut-être même l’Etat s’auto infligera lui-même des indemnités de retard. Mais, la plateforme élaborée dans une approche participative, impliquant des acteurs comme la CGEM, n’est qu’un « bon » pavé de plus vers la résolution de cette épineuse question. En effet, il faut citer d’abord le cadre réglementaire avec l’instauration de la loi 49-15 (encore faut-il publier les arrêtés d’application sur les pénalités de retard), la création d’un observatoire des délais de paiement, la mise en ligne d’Ajal et surtout les orientations royales contenues dans le discours du 20 août dernier.
D’autres éléments doivent être pris également en ligne de compte pour dépasser cette problématique qui asphyxie les entreprises et fragilise toute l’économie du pays.
En effet, comme nous l’évoquions sur nos colonnes, ces efforts s’avèreraient vains s’il demeure un maillon faible dans la chaîne. Et le trésorier payeur en un et à plusieurs égards. Voilà une piste sur laquelle le ministre Mohamed Benchaâboun devrait se pencher. Mais rendons à César ce qui appartient à César, le cadre général commence à réellement prendre forme.
Et la célérité de réponse du nouvel argentier du Royaume est un véritable gage de confiance dont avaient besoin les entreprises marocaines. Savoir que l’Etat est aux côtés des entreprises et non un frein à leur développement.
Restera bien sûr la problématique des délais de paiement entre entreprises du secteur du privé qui atteint des seuils alarmistes (le crédit inter-entreprises du secteur privé s’établissait à 387 MMDH à fin 2016).
Mais c’est là une autre paire de manche.