Ecrit par Imane Bouhrara I
Il est très difficile de capturer en mots les émotions qui ont dominé l’ouverture de la 24e édition du Festival Gnaoua à Essaouira, ce jeudi 22 juin. La pause forcée en raison de la pandémie et de son impact néfaste, n’a en fait qu’aiguisé l’attente d’un public acquis et qui se languit de son Festival pour retrouver les Maâlem eux aussi impatients de cette communion indescriptible avec le public.
Il est en effet difficile de décrire les sourires, la joie, l’émotion, les yeux émus, les mots, les postures, la gestuelle et puis cette affluence des quatre coins du Maroc mais aussi du Monde pour suivre la parade qui sonne le début des festivités.
En effet c’est un soupir de soulagement de tous de voir l’événement reprendre marquant ainsi un retour à la normale après le triste épisode du Covid-19, une renaissance et une victoire de la vie sur ses aléas, grâce à l’équipe tenace derrière l’organisation du Festival Gnaoua et gardienne de son authenticité. Comme le disait justement Neila Tazi : Essaouira est une invitation permanente à la convivialité, au vivre ensemble… une âme authentique du Maroc.
Et ô combien était captivant de voir les Gnaoua et les Tambours du Burundi, art également reconnu comme capital immatériel de l’Unesco fusionner sur scène pour célébrer l’Afrique, la source même de l’art Gnaoua.
C’est aussi le soulagement de « revoir » cette signature de la ville d’Essaouira et l’un des principaux leviers de son marketing territorial dans ce sens où cette manifestation culturelle est véritablement « grand public », de mixité culturelle et sociale à la fois.
Au-delà de l’importance « culturelle » du Festival Gnaoua pour entretenir un art reconnu patrimoine immatériel de l’UNESCO, il est l’un des poumons économiques de la ville.
En effet, dans ce panorama artistique, l’apport économique du festival est aussi sinon plus important que la dimension culturelle elle-même puisque c’est une véritable manne pour les acteurs économiques qu’il s’agisse de tourisme, d’artisanat, de restauration, de services, de cultures, de commerce de proximité, de mêmes que les différentes coopératives qui présentent des produits du terroir… les effets de ruissellement du Festival sont là. Et c’est très important pour les habitants de la cité des Alizés.
Décrire ce qui s’est passé ce jeudi est peine perdue, il faut vivre cette vibration pour la comprendre. Le Festival Gnaoua se poursuit jusqu’au 24 juin. Tic-Tac !