Confinement oblige. En réponse à la pandémie, les secteurs public et privé ont mis en place une série de mesures ayant permis de maintenir la productivité tout en respectant la distanciation sociale.
La transformation numérique a joué un rôle très déterminant tout au long de la crise sanitaire. Grâce aux nouvelles technologies de l’information, les économies toutes catégories confondues ont pu contourner les effets du confinement.
Le Maroc n’est pas en reste. C’est d’ailleurs dans ce cadre que s’inscrit le rapport publié par Oxford Business Group. Il s’agit d’un rapport entièrement consacré à la transformation numérique au Maroc. Il s’inscrit par ailleurs dans la série des rapports qui permettent d’analyser les différentes facettes de l’économie des pays émergents.
Dans cette étude, le cabinet Oxford Business Group (OBG) a bénéficié du soutien de l’Agence de Développement du Digital (ADD), ainsi que d’autres entreprises relevant du secteur.
Présenté dans un format clair et accessible, mêlant données essentielles et analyses, et illustré par de nombreuses infographies, le rapport comporte en outre une interview du DG de l’Agence de Développement du Digital (ADD) Mohammed Drissi Melyani, qui revient sur l’impact de la pandémie sur l’administration numérique au Maroc, sur les effets du numérique sur le développement humain et l’inclusion sociale et sur la cybersécurité.
Le rapport compte également des études de cas des entreprises suivantes : SAP, Wilo, CBI, Genious, Ideo Factory, Webhelp et Pandora Box.
La crise du Covid-19 a certes démontré la nécessité d’une numérisation accrue mais il faut reconnaître que le Maroc n’a pas attendu 2020 pour amorcer sa transformation digitale.
« Entamée il y a une dizaine d’années, cette dernière s’est vue accélérée au moyen de grandes initiatives gouvernementales, Horizon 2020, lancée en 2017, puis Horizon 2025, qui se sont fixées des objectifs ambitieux en matière notamment d’e-gouvernement et de formation des jeunes aux nouvelles technologies », apprend-on dans le rapport.
Des efforts qui avaient déjà porté leurs fruits début 2020, alors que le Maroc occupait la quatrième place des Digital Risers parmi les pays de la région MENA au classement du Centre Européen pour la Compétitivité Numérique.
Si le Maroc bénéficiait déjà de taux de pénétration internet et mobiles relativement élevés, la pandémie du Covid-19 a poussé à l´innovation technologique dans de nombreux secteurs, que ce soit dans la finance, l’agriculture, ou dans le domaine de l´éducation.
Le confinement a dopé le e-commerce et l’habitude du paiement sans contact semble désormais bien ancrée dans la population.
Les paiements mobiles ont ainsi augmenté de 31,3% lors du premier semestre de 2020, comparé à la même période l´année précédente.
« En réponse à la pandémie, les secteurs public et privé ont mis en place une série de mesures qui ont permis de maintenir la productivité tout en respectant la distanciation sociale », explique la même source.
Ils corroborent leurs déclarations par des exemples tels que la solution de digitalisation des opérations agricoles Attaisir ou encore les solutions déployées dans le domaine de l’enseignement à distance, avec le lancement, dès le mois de mars, de la plateforme Telmid, ou le chantier de digitalisation mené dans le cadre des infrastructures routières, et qui concerne aussi bien les appels d’offres que les systèmes de paiement.
Les secteurs du tourisme, de l’immobilier et de la culture ont également surfé sur la vague du numérique en 2020, préparant ainsi la relance.
Au pic de l’épidémie, 7 salariés marocains sur 10 travaillaient en télétravail, une évolution qui pourrait également se transformer en opportunité de création d’emplois.
S’exprimant sur le sujet, le DG d’ADD, Mohammed Drissi Melyani a ainsi déclaré : « L’accélération de la transformation numérique est un levier efficace d’inclusion sociale et de développement humain. Les technologies numériques permettent de résoudre des problèmes cruciaux qui entravent le développement social et un accès équitable à des services et opportunités ».
Résoudre la fracture numérique permettra d’atténuer les inégalités dans le pays, notamment entre les villes et les campagnes, et d’atteindre l’objectif de croissance plus inclusive que le Maroc s’est fixé.
Bernardo Bruzzone, Directeur Editorial Afrique d’OBG, ajoute que : « la dynamique enclenchée par le Maroc ces dernières années en matière de transformation digitale, portée à la fois par les pouvoirs publics et le secteur privé, s’est accélérée en 2020 sous l’effet de la pandémie du Covid-19. Elle devrait se poursuivre en 2021, profitant d’une évolution des mentalités et d’une adoption plus générale des technologies digitales dans la population. Un secteur de l’innovation en plein essor, des start-ups dynamiques et de grandes initiatives, tel que le projet de la zone industrielle de Fez Smart Factory, lancé au mois de septembre, sont autant de signes positifs pour la reprise de l’économie marocaine post-Covid. »