Écrit par Imane Bouhrara I
L’Espagne, du moins son gouvernement, après avoir essayé de rameuter le Parlement européen, qui a pendu une résolution sans queue ni tête, et les USA, dont le président Biden a accordé « 20 secondes » historiques au premier ministre Sanchez, veut (re)tendre la main au Maroc, après plusieurs semaines de tension sans précédent.
Dos au mur, voilà qu’on veut tempérer, se dire ouvert et essayer de sauver ce qui peut encore l’être sans bruit, à en croire les déclarations de Laya Arancha Gonzalez, dans une interview accordée à un média espagnol.
Un revirement spectaculaire après que la partie ibérique nous ait habitués au crêpage de chignons et aux hostilités de tous bords. Plusieurs médias européens ont même pris part à cette animosité déclarée au Maroc, puisant des éléments de langage viles dans le vocabulaire colonial, honteux et révolu.
Une véritable séquence historique où le Maroc a obtenu un avantage tangible, rappelant l’Espagne à ce qu’elle vaut sur la scène internationale, pas plus qu’un autre pays lorsque les faits sont là pour l’acculer.
En effet, l’Espagne a été prise la main dans le sac en accueillant sur son sol dans la plus grande discrétion et avec de faux papiers le dénommé Brahim Ghali, alors qu’il fait l’objet de plaintes de ressortissants espagnols pour des crimes innommables, entachant au passage sa propre justice.
Face à ce coup dans le dos, le Maroc a opté pour une combinaison de tactiques. Comme aux échecs, il s’est démené à faire jouer toutes les pièces maitresses dont il disposait.
Surtout celles qui font trembler : la migration et l’économie, une fourchette pour aboutir à un clouage.
Si l’argument migratoire a eu un effet mitigé, l’argument économique n’a pas raté avec le maintien pour l’opération Marhaba, des mêmes corridors maritimes que l’année passée.
Une manne pour les ports et la région du sud de l’Espagne, envolée ! En échecs, cela s’apparente à l’étouffement !
En arrière-plan on retrouve également les négociations pour la reconduction de l’accord sur le gazoduc Maghreb-Europe, mises à mal par cette crise, surtout au moment où le Maroc et le Nigéria sont engagés dans le projet de gazoduc.
Sans oublier le rôle déterminant du Maroc dans la lutte contre l’intégrisme en Europe aussi bien sur le plan sécuritaire que celui de la formation depuis 2004 d’Ouléma pour mieux encadrer les ressortissants aussi bien marocains que musulmans en Europe dans leurs pratiques religieuses.
Autre élément figurant au tableau, une opposition espagnole qui tire à boulets rouges sur le gouvernement Sanchez pour sa gestion hasardeuse et dangereuse de la crise avec le Maroc.
L’Espagne déclare-t-elle forfait ? Une nouvelle manœuvre pour opérer à couvert contre les intérêts du Maroc ?
En politique comme en diplomatie, le louvoiement est une seconde nature. Les récentes déclarations en demi-teinte de la responsable espagnole, ne peuvent faire oublier qu’elle s’est faite coupable d’ingérence en demandant ouvertement à Antony Blinken de reconsidérer la position des USA sur le Sahara marocain.
Pour l’instant, aucune réaction n’a été notée du côté marocain, un silence qui rend encore plus anxieuse la partie espagnole qui ne sait plus à quoi s’attendre de son voisin du Sud.
Difficile dans ces conditions de rétablir la confiance rompue. Il faudra pour cela présenter un gage de bonne volonté et de bonne foi au Maroc pour lequel le seul gage est sa souveraineté territoriale sur son Sahara. Echec et mat ? La partie est loin d’être terminée !
2 Commentaires
Je m’excuse si je dis des choses qui ne vont pas plaire à certains. Je ne suis ni un diplomate, ni un fonctionnaire de l’état, je ne fais pas dans la dentelle et j’appelle toujours les chats par leurs noms.
Si le parlement européen a déjà imprimé sa ‘’résolution’’, il s’est certainement rendu compte qu’il a fait une très mauvaise affaire, qu’il a gaspillé inutilement de l’argent du contribuable européen et que, pour en faire bon usage, il n’a qu’à constituer des rames de papier qu’il distribuera sur les cabinets de toilette de son siège. Les eurodéputés qui ont validé ladite résolution utiliseront le papier gaspillé pour s’essuyer les fesses afin de récupérer quelques euros de l’argent engagé pour les beaux yeux d’Arancha González Laya et son chef Pedro Sánchez Castejón dignes héritiers et successeurs de la muy catolica Isabelle de Castille.
Le testament de cette reine auto-proclamée et consacrée par le Vatican pour ses bons et loyaux services n’a pas cessé de susciter la haine contre les moros et les Moriscos depuis 1492 jusqu’à nos jours. Ironie de l’Histoire, ce sont les Moriscos espagnoles dont la plupart sont marocains arabo-berbères qui constituent actuellement la majorité du peuple espagnole et ce sont eux, malheureusement, qui expriment ouvertement leur haine contre leurs cousins Moros. Cela est-il dû à leur formatage par les enseignements de l’église catholique et des dictatures successives qui ont gouverné ce pays ou alors un sentiment de reproche qui a muté en haine contre les Moros qui les ont ignorés pendant la Reconquista et pendant les siècles de maltraitance inhumaine que leur ont infligée les tribunaux de l’Inquisition ?
Voilà une question que devraient traiter les hispanistes historiens et sociologues marocains (Dieu Merci, ils sont assez nombreux actuellement) pour nous expliquer, peut-être, l’effet Isabelle de Castille sur l’esprit de l’espagnol d’aujourd’hui (Morisco et Autochtones) et sur son comportement vis-à-vis du Moro.
Ceci dit, revenons à nos moutons.
‘’Revirement spectaculaire’’ ou mise en scène cinématographique, ce n’est pas ce qui m’intéresse en tant que marocain dont le pays a été découpé en petits morceaux par à la tronçonneuse colonialiste depuis 1884 à la conférence de Berlin. Ce qui m’intéresse, c’est que l’Espagne doit reconnaître et accepter que :
1) La frontière entre l’Europe et l’Afrique est la courbe qui sépare ces deux continents conformément au droit international de la mer.
2) toutes les villes dont Melilia et Sebta ainsi que les îles et ilots qui sont au sud de la courbe précitée sont des territoires marocains conquis par l’Espagne pendant les croisades et les différentes agressions de ce pays contre le Maroc pendant plus de cinq siècles.
3) aussitôt ces deux préalables remplis par l’Espagne, cette dernière doit se mettre à table pour définir avec les autorités marocaines les modalités d’une sortie honorable de ces villes, présides, îlots et iles ainsi que de la sauvegarde des intérêts des populations espagnoles installées sur ces territoires.
Une chose est sûre. Les Moros sont des hommes d’honneur et de parole qui respectent leurs engagements contrairement à la Très Catholique Isabelle de Castille et à ses descendants qui ont violé le traité avec Abou Abdillah de Granada le lendemain de sa signature.
4) la frontière entre l’Espagne et le Maroc en face du SAHARA MAROCAIN est la courbe qui sépare Notre SAHARA des îles Canaries conformément au droit international de la mer.
Suite :
La réitération de la reconnaissance par l’Espagne de la marocanité du SAHARA MAROCAIN est un simple détail car, 1) l’Espagne a déjà reconnu ce fait inaliénable en 1975 et a déposé les documents y afférents à l’ONU et, 2) Nous y sommes et nous y resterons. Autrement dit : ‘’Le Maroc est dans son Sahara et le Sahara est dans son Maroc’’. Ce que cherchent actuellement P. S. Castejón et sa MAE A.G. Laya c’est de ramener le problème à la case Zéro. Non et mille fois non ! Aucune discussion sur NOTRE SAHARA MAROCAIN ne sera ouverte ou permise avec l’Espagne. /
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Les points soulevés ci-haut seront discutés globalement et réglés globalement et exclusivement par le Maroc et l’Espagne. L’Union Européenne et son parlement doivent oublier définitivement leur passé colonial et s’abstenir une fois pour toutes d’apporter leur soutien ou aide à l’un des leurs qui persiste dans sa doctrine de colonisateur et qui continue à occuper des territoires marocains situés sur l’onshore marocain ainsi que des îles et îlots marocain situés dans le plateau continental africain qui appartient au Maroc.
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Il est vraiment curieux de constater que 137 ans après la tristement célèbre conférence de Berlin que deux pays dont le passé colonial est l’un des plus violents et des plus horribles dans l’Histoire des peuples, surtout africains et sud-américains, renaissent de leurs cendres, se distinguent de tous les autres et veulent contrecarrer le Maroc dans la réunification de son territoire national ! Ce même Maroc qui a refusé la dislocation de l’unité territoriale de l’Espagne et qui a appuyé sans réserve la réunification de l’Allemagne !!
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Rifain que je suis et marocain de Tanger à Laguoira, avec tous les rifains et tous les marocains ; nous n’oublierons jamais les crimes d’extermination massive des populations rifaines par l’armée espagnole, par le gouvernement allemand qui a fourni aux espagnols les armes chimiques allemandes ainsi que par d’autres puissances qui ont fourni à l’Espagne franquiste de malheur aide, assistance et logistique.