La prochaine Taverne Philo se tient ce mardi 11 décembre 2018 à 19 h À la FOL, autour de la Croissance, décroissance, autre croissance ?
Le nombre d’humains sur cette terre et la croissance scientifique, technologique vont de pair depuis les origines. Tout provient de cette intelligence industrieuse si chère à Aristote. Aujourd’hui sa réussite même prodigieuse conduit à un échec retentissant. La fin du monde humain tel que nous l’avons imaginé et vécu depuis l’hominisation semble proche. Nous aurions trop puisé dans des ressources et trop pollué pour ne pas aller vers un cataclysme synonyme de fin de vie humaine sur la planète terre. Beaucoup d’entre les sages et les monothéismes ont réfléchi à cette crise dernière qui verrait se déclarer chaque responsabilité individuelle dans ce cataclysme… Si proche que certains tombe dans l’angoisse et s’en vont vers une nostalgie du paradis perdu de leur enfance qui n’a jamais existé que dans leur fantasme. Dureté du travail, de la misère, vie courte, solidarités contraintes pour la survie, etc. D’autres rêvent d’une transformation radicale de l’humain, tel le transhumanisme. Il suffirait de greffer un peu plus d’intelligence industrieuse à la personne humaine pour la sortir de ses limites. Pas si simple ? Et si nous réfléchissions aux avancées décisives qui ont permis la multiplication des êtres humains sur cette terre, doublement depuis cinquante ans exactement et à leurs limites. La lancée démographie est telle et le recul de la violence, des épidémies et des guerres est si évident que nous pourrions encore doubler de population essentiellement par l’Afrique avant la fin du siècle. Chaque poussée démographique dans l’histoire humaine a correspondu à de nouvelles conquêtes terrestres (Far West, Australie ou Nouvelle Zélande au XIXème siècle par exemple mais la population humaine de la planète témoigne de ce métissage et de ces avancées successives. Ou à de nouvelles frontières technologiques (industrielles ou numériques par exemple), peut-on en inventer une nouvelle pour le XXIème siècle ? Une frontière sociétale par exemple ? Toutes les grandes civilisations (et les monothéismes en rêvent aussi) ont travaillé sur le concept de cité. À côté des smart cities ne faudrait-il pas fonder d’urgence des human cities ? La ville telle que nous la connaissons aujourd’hui douce à la vie collective et dure pour les individus ne pourrait-elle pas aussi l’être pour chacun ? La peur de la fin individuelle a permis à beaucoup d’inventer plein de moyens de survie, imaginaires ou non. La croyance dans un monde nouveau en perpétuelle création est mise à rude épreuve aujourd’hui. La philosophie nous permettrait-elle d’atteindre cette sagesse capable de créer une société nouvelle où chacun trouverait sa place unique ? La culture peut-elle quitter le sol pour devenir universelle et chercher à cultiver chacun d’entre nous ?