Cet arrêté fixe actuellement les intérêts de retard au taux de 5,25% et à partir du 1er janvier 2021, ces intérêts passeront à 6,25% tout en gardant le taux directeur appliqué aujourd’hui, c’est ce qu’a annoncé le ministre de l’Economie et des Finances aujourd’hui.
Le ministre qui co-présidait avec Salaheddine Mezouar, Président de la Confédération Générale des Entreprises du Maroc, la deuxième réunion de l’Observatoire des Délais de Paiement, a assuré que la mobilisation des différentes parties concernées au niveau de l’Administration publique et du secteur privé s’est traduite par des résultats encourageants mais qui demeurent en deçà des objectifs. Ainsi, entre 2017 et 2018, les délais de paiement ont été réduits respectivement de 14 jours pour les administrations publiques et les EEP, et de 19 jours pour les collectivités locales.
Par ailleurs, le ministre a également rappelé, comme nous l’annoncions ce matin, que dans le cadre du maintien de la dynamique actuelle, une nouvelle circulaire a été adressée aux dirigeants des EEP, les exhortant à consolider les efforts déployés pour la mise en œuvre des dispositions de la circulaire du 18 septembre 2018, par la mise en œuvre de nouvelles actions dont, particulièrement la publication sur le Portail de l’Observatoire des Délais de Paiement au niveau des EEP, à partir d’octobre 2019. Entre autres mesures mises en place conformément aux orientations royales contenues dans le discours du 20 août dernier.
L’objectif ultime est de renforcer la transparence comme « levier essentiel pour la responsabilisation de toutes les parties concernées dont les ordonnateurs des Administrations et des Collectivités Territoriales et les managers des EEP, les autorités budgétaires et les agents de contrôle ».
Quand le public donne l’exemple au privé
Il va sans dire que les efforts consentis par le public sont à saluer surtout la volonté de l’ériger en modèle de transparence et de performance en matière de délais de paiement et de gouvernance. Un exemple par le secteur privé qui enregistre au Maroc un crédit interentreprises de 400 milliards de DH ! Un problème qui mine la vie des entreprises privées au Maroc. Un frein auquel le président de la CGEM n’est pas resté insensible puisque la Confédération a entrepris des actions de sensibilisation des acteurs du secteur privé à cette problématique. Cette deuxième réunion a été donc l’occasion pour Salaheddine Mezouar d’appeler à l’élaboration d’un code éthique aussi bien des entreprises publiques, des collectivités locales et territoriales que des entreprises privées. Il a également appelé à l’activation de 3 mécanismes : la sensibilisation, le dispositif légal (veille et contrôle) et la dimension coercitive de l’État.
La liste n’est pas exhaustive et dans ce sillage, le patron des patrons préconise un rôle bien plus important pour l’observatoire des délais de paiement, qui devrait, en plus d’être un organe de pilotage, devrait constituer « un véritable outil d’évaluation qui formulera et proposera, trimestriellement, à travers des groupes de travail thématiques, de nouvelles mesures et actions à entreprendre », insiste Mezouar.
Et à l’instar du secteur public qui fait franc jeu de transparence en rendant publiques dès octobre prochain des données relatives aux délais de paiement, la CGEM procédera à une enquête trimestrielle sur les délais de paiement qui sera communiquée publiquement et partagée avec les différents intervenants.