Il est clair que la performance des Lions de l’Atlas lors de la Coupe du Monde 2022 a replacé le développement des sports, particulièrement du Football sous les projecteurs. Sauf que cette prouesse est intervenue après l’élaboration du PLF 2023, du coup la LF n’apporte pas de grands changements. Comme le montre clairement les modifications au niveau du compte d’affectation spéciale « Fonds national du développement du sport ».
Les recettes et les dépenses du fonds national du développement du sport (FNDS) ont enregistré une baisse annuelle moyenne, respectivement, de 5,38% et de 15,95 % au titre de la période 2019-2021.
Au titre de cette même période, les dépenses effectuées par ledit Fonds, ont été destinées, essentiellement, au financement soutien aux fédérations sportives.
Les fédérations sportives bénéficient dans un cadre conventionnel, de subventions de l’Etat imputées sur le FNDS en vue d’assurer le développement des activités sportives et de mettre à niveau les différentes disciplines sportives au Maroc.
Au titre de la période 2019-2021, le montant global des subventions accordées aux fédérations sportives n’a cessé de baisser estimé à 2.645.1 MDH, dont 1.071,78 MDH en 2019. 846,13 MDH en 2020 et 727,19 MDH en 2021.
Aussi, le renforcement des infrastructures sportives demeure-t-il une priorité dans la dynamique du développement du sport au Maroc et ce à travers la construction de stades et salles omnisports et la réhabilitation d’autres installations sportives pour qu’elles soient en mesure d’accueillir des compétitions internationales, continentales et régionales.
Ainsi, le budget alloué aux projets de mise à niveau des infrastructures sportives, au titre de la période 2019-2021, a atteint 2.687.45 MDH.
Enfin, le FNDS appuie le programme de réalisation des Centres Sportifs de Proximité (CSP.) Durant la période 2019-2021 le montant total de la contribution dudit Fonds à la réalisation des CSP a atteint 779,3 MDH. Ainsi, depuis l’année 2018 et en partenariat avec les Collectivités Territoriales, le département chargé de la Jeunesse et des Sports a lancé un programme de construction de 800 CSP dans le milieu rural et péri urbain.
Pour 2023, il ne faut pas s’attendre à de grands changements, puisque le FNDS devra encore à la rubrique « débit » s’acquitter de nouvelles dépenses.
En effet, à compter du 1er janvier 2023, le fonds devra s’acquitter les dépenses afférentes aux prestations de gardiennage, « de nettoyage et d’entretien des infrastructures « sportives ; des versements au budget général ; et de la restitution des sommes indûment imputées au « compte ».
Bien évidemment, tout l’effort repose sur les épaules de l’Etat face à la faible appétence du secteur privé marocain pour le sport et donc sa prédisposition à mobiliser des financements à la faveur de ce secteur surtout face à sa gestion plutôt éclatée, inefficiente et parfois empreinte d’opacité.
D’ailleurs, lors de la préparation du budget 2022, Chakib Benmoussa, ministre de l’Education nationale, du préscolaire et des sports avait dévoilé un plan d’action au axé sur la mise à niveau et l’adoption de nouveaux statuts pour certaines fédérations ainsi que la promotion du sport scolaire. Pour rappel, les crédits de paiement dudit ministère au titre de 2022 s’élevaient à 1,785 milliard de dirhams, dont une grande partie consacrée à l’appui de certaines fédérations sportives, à l’instar la Fédération Royale marocaine de football (375 millions de dirhams).
Pour 2023, le budget du ministère connaît une augmentation de 6,5 milliards de dirhams par rapport à l’année 2022, pour atteindre une enveloppe budgétaire estimée à 68,95 milliards de dirhams, sans plus de détails pour le sport. Si ce n’est le renforcement du sport scolaire, à travers notamment l’augmentation du nombre des centres sportifs au niveau du primaire (de 180 à 260 centres) et le dédoublement du nombre des établissements ayant une filière « sport et étude » pour atteindre un nombre d’élèves de 5.000 contre 2.885 actuellement.
Le développement du secteur des sports, surtout pour les jeunes non scolarisés, implique une meilleure réglementation pour une gestion plus transparente à même de rendre ce secteur plus séduisant pour les financements privés.
Pourtant, ce sont ces activités, à côté du sport scolaire, qui représentent le premier maillon de la chaine d’éclosion de talents avant que ces circuits plus professionnels ne prennent le relais.
A défaut, il faudra encore compter sur la fiscalité et le budget de l’Etat en attendant de plus beaux jours pour faire du sport une véritable filière à même d’offrir une véritable chance à ce capital humain qu’est la jeunesse marocaine.
Mais il ne faudra pas perdre beaucoup de temps pour enclencher un développement positif et une transformation de la gestion de ce secteur vu l’importance des opportunités qu’il peut créer pour une population de jeunes que celle du Maroc et surtout de contribuer au développement du pays. Et surtout faire le bonheur et la fierté des Marocains.