Les trois centrales syndicales, l’Union marocaine du travail (UMT), l’Union générale des travailleurs du Maroc (UGTM) et la Confédération démocratique du travail (CDT) continuent de bouder les réunions du dialogue social. Elles ont brillé par leur absence lors de la réunion de la « Commission technique mixte », tenue le 3 décembre.
Voilà un mois, elles avaient décidé de se retirer du dialogue social en cause de la proposition jugée insuffisante par rapport aux revendications des syndicats. Le gouvernement a proposé une augmentation salariale étalée sur trois ans pour certaines catégories de fonctionnaires. Il s’agit de 400 dirhams réparties sur trois ans (200 DH dès le 1er janvier 2019 puis 100 DH le 1er janvier 2020 et 100 DH le 1er janvier 2021).
Le comité exécutif du parti de l’Istiqlal est revenu à la charge pour imputer la responsabilité du blocage du dialogue social au gouvernement. Le comité qui a tenu sa réunion hebdomadaire le mardi 4 décembre 2018 au siège du parti, sous la présidence de Nizar Baraka, secrétaire général du parti a examiné la situation sociale du pays, « marquée par une fragilité structurelle résultant de l’approche adoptée par le gouvernement en matière de politique économique, caractérisée par un libéralisme déséquilibré, causant l’affaiblissement des classes moyennes et vulnérables ». Le comité exécutif a déploré l’incapacité du gouvernement à redonner une nouvelle dynamique à l’économie nationale et à attirer des investissements et à créer de l’emploi; la Loi de Finances 2019 venant aggraver ce déficit, accentuer la vulnérabilité et reproduire les disparités sociales et géographiques.
« Dans ce contexte, le comité exécutif considère que le gouvernement endosse la pleine et entière responsabilité du blocage du dialogue social, le vidant de son contenu en termes de négociations et d’accords, enchaînant des réunions sans résultats ; ce qui ne sera pas sans impacter la paix sociale », précise un communiqué du parti.
Le comité exécutif a exprimé son soutien total à la décision de l’Union Générale des Travailleurs du Maroc qui a refusé l’offre du gouvernement, « offre qui reste en-deçà des besoins et des aspirations des travailleurs, et qui révèle l’incapacité du gouvernement à interagir avec les attentes des citoyens et à faire face à la détérioration croissante du pouvoir d’achat », conclut le communiqué.