La 14ème édition du Colloque international des finances publiques a été l’occasion de mettre l’accent sur « Les grands défis des finances publiques du 21ème siècle ». Intervenant à la cérémonie d’ouverture, la ministre de l’Economie et des Finances Nadia Fettah Alaoui a rappelé l’importance de ce sujet au regard de l’une des crises globales les plus sérieuses et inédites vécues par le monde depuis bientôt deux ans et qui a mis à rude épreuve l’économie mondiale et les finances publiques des Etats.
« Cela devrait nous inciter à redoubler d’efforts pour réfléchir et trouver des réponses appropriées aux problématiques et défis que nous imposent la situation actuelle et les transformations structurelles que connaît notre environnement », a-t-elle précisé.
La ministre a précisé que le projet de loi de finances 2022 vise à répondre aux aspirations des citoyens en matière de santé, d’éducation et d’emploi, mais aussi, à restaurer le dynamisme de l’investissement privé, d’accompagner l’entreprise nationale et l’encourager à créer des opportunités d’emploi, notamment pour les jeunes.
« Aujourd’hui, il est l’heure de faire le bilan des atouts et des vulnérabilités et de réajuster ce qui peut l’être en vue de mieux nous préparer à un avenir qui peut être imprévisible. Certes, nous aurons à affronter de nouveaux défis, ou des défis nés assez récemment à l’échelle de l’histoire des sociétés, tels que ceux liés à la data et à l’intelligence artificielle, ceux afférents à la globalisation ou encore à la prééminence de l’économie de service, etc. Mais nous aurons aussi à faire face à d’anciennes problématiques, qui reviennent avec plus d’acuité, à savoir, la croissance génératrice d’emploi, les changements climatiques, les flux migratoires, la prise en charge des personnes vulnérables et/ou en situation de handicap… », a-t-elle prôné.
Après avoir rappeler les défis relevés par le Maroc durant cette crise sanitaire, Nadia Fettah a affirmé qu’il est aujourd’hui l’heure de faire le bilan des atouts et des vulnérabilités et de réajuster ce qui peut l’être en vue de mieux nous préparer à un
avenir qui peut être imprévisible.
« Faire face aux défis, qu’ils soient anciens ou nouveaux, nécessite d’ouvrir plusieurs fronts, notamment sur le plan social, sur le plan économique et enfin sur le plan du financement de l’action publique », a précisé la ministre en rappelant que le Maroc est en train de se dessiner les contours d’un tout nouveau contrat social en donnant corps aux dispositions de la Constitution de 2011, qui consacre le droit d’accès aux soins pour tous.
Mais la ministre a posé plusieurs questions : comment arriver à cette noble finalité qu’est la Couverture Sanitaire Universelle et par quels moyens ? Comment assurer des financements alternatifs et intelligents à cette couverture, sachant que la pression de la demande ne peut que croître, avec une population de plus en plus exigeante, de plus en plus consommatrice de l’offre de soins mais aussi et surtout, vieillissante et donc plus exposée aux Affections de longue durée (ALD, 48% des dépenses de l’AMO)) ou aux Affections lourdes et coûteuses (ALC) ?
« Non loin du système de Santé et de ses problématiques, la prise en charge et l’accompagnement des personnes en situation de handicap, et particulièrement les plus jeunes d’entre elles, constitue une autre préoccupation sociale majeure des politiques publiques au Maroc. A ce titre, le projet de loi de finances 2022 a alloué un soutien financier de 500 millions de dirhams, soit une augmentation de 300 millions de dirhams au profit des personnes en situation de handicap », a souligné la ministre.
Et d’ajouter que le rôle économique de l’Etat n’est plus à démontrer. Toutefois, l’action de l’Etat doit sortir d’une optique conjoncturelle vers une approche stratégique et long-termiste.
« L’intervention de l’Etat, si intervention il y a, doit s’inscrire dans une démarche stratégique globale et permettre d’appréhender via des projections prédictives la vraie portée des enjeux et des tendances sur le long terme, en tirant notamment profit de la profusion de l’information et des nouveaux moyens à mettre à la disposition de l’Etat pour son
traitement. Je fais allusion, entre autres, au Big Data et à l’intelligence artificielle. Ceux-ci peuvent être d’une aide précieuse pour la construction de modèles prédictifs pour les finances publiques de demain en matière de politiques budgétaire, fiscale ou encore en matière de politique d’endettement public… », a conclu la ministre.