Evoluant dans un environnement sans cesse en perpétuelle mutation, les agents et courtiers d’assurance sont affrontés de plus en plus à de nouveaux risques.
Comment faire face aux différents changements et surtout relever les défis ? Telle est la thématique qui sera débattue en long et en large par les agents, courtiers, assureurs et régulateur à l’occasion de la 3ème rencontre annuelle de la Fédération nationale des agents et courtiers d’assurances (FNACAM) qui se tiendra le 04 octobre 2018 à Casablanca. Le leitmotiv est d’améliorer le quotidien de la profession et de mettre de l’ordre dans les relations compagnies/ intermédiaires d’assurance.
Ce rendez-vous devenu annuel permet chaque fois à la profession de passer en revue les dangers qui la guettent, de les exposer au régulateur pour voir comment les résoudre et sortir des sentiers battus.
A ce titre, il s’avère utile de rappeler que depuis plusieurs années, la profession souffre de nœuds gordiens qui se sont installés dans le temps pour ne citer que la problématique récurrente de la TVA que les intermédiaires supportent indûment ou le commissionnement figé depuis plus 35 ans.
En matière de TVA, à l’occasion de chaque Loi de Finances, la profession remet sur la table ses revendications pour mettre en évidence cette iniquité fiscale mais vainement. D’ailleurs, elle ne compte pas baisser le bras et la requête est toujours d’actualité pour le PLF 2019. Le second point est relatif au commissionnement qui pénalise outrageusement les intermédiaires. « Cette embellie que connaît aujourd’hui le secteur n’est pas le fruit du hasard. C’est le produit de tout un travail de prospection déployé tant en amont qu’en aval par les intermédiaires d’assurances. Les compagnies d’assurance se doivent par conséquent de s’inscrire dans une démarche de répartition équitable des revenus. Nous avons fait quelques propositions à nos amis assureurs et attendons leur feed-back », avait annoncé Ali Benjelloun, Directeur général de la FNACAM dans une interview accordée à EcoActu.ma.
Outre la problématique de la TVA et le commissionnement, les agents et courtiers d’assurance se trouvent chaque jour pénalisés par la bancassurance dans la mesure où certaines banques utilisent des subterfuges pour détourner certaines affaires en matière de crédit emprunteur. La FNACAM a d’ailleurs saisi le régulateur, mais attend toujours le verdict pour que justice soit faite.
La rencontre du 04 octobre pourrait être également une occasion pour s’attarder sur d’autres actualités du secteur, en l’occurrence la Circulaire relative à l’encaissement de primes. Depuis son entrée en vigueur, le 16 juillet 2015, cette circulaire sème la discorde chez les intermédiaires. Soutenue par les uns et décriée par les autres, cette circulaire mérite pour autant une clarification de certaines dispositions voire même une reconsidération de manière à lever certaines restrictions et contraintes et permettre au secteur des assurances, tous opérateurs confondus, de gagner en compétitivité et au consommateur de souffler un peu.
Autres risques et pas des moindres
Il n’est pas exclu de revenir sur d’autres faits saillants tels que les assurances de construction et celles des catastrophes naturelles. Aux dernières nouvelles, les textes auraient été envoyés au Ministère des finances pour homologation pour être transférés par la suite au Secrétariat général du gouvernement (SGG). Face à un changement climatique, la publication dans les délais des textes relatifs aux catastrophes naturelles au bulletin officiel s’avère urgente pour se prémunir, s’adapter aux réalités du monde actuel et surtout protéger la population la plus vulnérable. Une source au sein de l’ACAPS annonce début janvier 2019 comme date de démarrage.
Pour ce qui est de la Responsabilité civile décennale (RCD) et la Tous risques chantiers (TRC), la date n’est pas encore fixée. Autre écueil qui guette la profession est la disruption. Comme disent souvent les professionnels, nul ne connaît la disruption mieux que le secteur des assurances. Ils prennent toujours l’exemple du smartphone et son impact positif sur le secteur. Ce petit engin qui désenclave les populations isolées et facilite l’accès à l’assurance. C’est dire que Les nouvelles avancées technologiques devraient induire une évolution des marchés des assurances en rupture avec le passé.
Autant dire que le programme sera corsé pour cette troisième rencontre !