Alors que la norme IFRS 16 sur les contrats de location entre en vigueur le 1er janvier 2019, nombreuses sont les entreprises qui n’ont même pas encore entamé ce chantier. C’est ce qui ressort du sondage sur l’application de cette norme, réalisé par le Club IFRS de l’Association Marocaine des Consolideurs Financiers.
Les résultats du sondage sur l’application de cette norme, réalisé par le Club IFRS de l’Association Marocaine des Consolideurs Financiers sont inquiétants à plus d’un titre. Réalisé sur un panel de 64 sociétés qui appliquent les normes internationales, les résultats du sondage sont sans appel. En effet, le sondage dont l’objectif principal est de mesurer l’état d’avancement du projet de transition vers la nouvelle norme dévoile que sur 64 sociétés, 37 n’ont pas encore entamé le chantier, soit 58% de l’échantillon. Il est n’est pas surprenant d’apprendre qu’aucune société du panel n’a appliqué par anticipation la nouvelle norme pour l’exercice 2017 !
Sur les 27 autres sociétés qui constituent 42% du Panel, le sondage révèle que seules 22% des sociétés ont choisi la méthode de transition à adopter dont 80 % ont opté pour la méthode rétrospective limitée jugée la plus adaptée, tenant compte des contraintes liées aux délais d’application de la nouvelle norme ainsi que le nombre de contrats de location à traiter.
Toujours parmi les 27 sociétés du panel ayant entamé le chantier IFRS 16, 44% ont choisi une solution informatique pour l’implémentation de la nouvelle norme. Les 56% restant n’ayant pas encore choisi un outil déclarent soit être en cours de recherche d’une solution permettant la gestion des contrats de location sous IFRS 16, soit vouloir développer des applications ou des outils en interne pour gérer la transition ; ou encore ne pas avoir l’intention de mettre en place une solution dédiée en raison de l’impact jugé peu matériel de la nouvelle norme du fait du faible volume des contrats de location engagés.
Au stade actuel, la plupart des sociétés ayant démarré le projet IFRS 16 sont dans la phase du diagnostic initial et/ou collecte des contrats et seules deux sociétés du panel ont finalisé le projet de l’implémentation de la nouvelle norme. Ces dernières, filiales des multinationales étrangères, ont mené le projet IFRS 16 en étroite coordination avec leur maison mère.
D’ailleurs le sondage montre que parmi les sociétés ayant déjà entamé le chantier IFRS 16, 56% font appel à un cabinet externe pour une assistance au projet de mise en place de la nouvelle norme. Les 44% des sociétés restantes n’excluent pas pour leur part la possibilité de se faire assister par des experts externes pour les prochaines phases de ce projet de transition.
Le sondage réalisé par le Club IFRS de l’Association Marocaine des Consolideurs Financiers, conclut donc que les sociétés marocaines sont très en retard par rapport à la mise en place de cette nouvelle norme qui entre en vigueur le premier janvier 2019, sachant que les premières publications et remontées sous la nouvelle norme sont attendues pour le premier trimestre 2019 ou au plus tard le premier semestre 2019.
Composition de l’échantillon :
L’échantillon de ce sondage est composé d’un panel de 64 sociétés appliquant les IFRS de façon obligatoire ou facultative.
La répartition du panel par secteur d’activité se présente comme suit :
– 29 sociétés issues du secteur des services (45%)
– 14 sociétés opérant sur le secteur de l’industrie (22%)
– 13 sociétés appartenant au secteur des banques et assurance (20%)
– 08 holdings financières (13%)
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