La baisse drastique des IDE à fin octobre est due à la pandémie qui s’est traduite par un manque de visibilité important chez les opérateurs économiques. Le Maroc a toutefois intérêt à parachever les réformes dont le retard pèse lourdement sur le climat des affaires.
La dégradation de la situation économique à cause de la crise sanitaire continue. Certes quelques indicateurs se sont améliorés attestant d’une reprise graduelle de l’économie, d’autres continuent malheureusement d’assombrir le tableau. Parmi les clignotants dans le rouge, on note la persistance de la baisse continue du flux net des Investissements Directs Etrangers (IDE).
A fin octobre 2020, le flux net (IDE) a atteint 11.692MDH contre 16.992MDH un an auparavant, soit -5.300MDH ou -31,2%. Ce résultat s’explique par une baisse des recettes des IDE de 28% ou -7.940MDH (20.434MDH contre 28.374MDH), atténuée par la baisse des dépenses (-2.640MDH ou -23,2%). Elle est d’autant plus importante qu’elle pèsera lourdement sur la balance des paiement au titre de 2020.
Au cours de la même période, le flux net des Investissements Directs Marocains à l’Etranger (IDME) baisse de 4.582MDH (3.556MDH à fin octobre 2020 contre 8.138MDH une année auparavant). En effet, les investissements directs marocains à l’étranger atteignent 6.278MDH à fin octobre 2020 contre 9.442MDH à fin octobre 2019, soit –33,5%. En revanche, les cessions de ces investissements ont plus que doublé (+1.418MDH).
En effet, si le déconfinement progressif a permis une reprise de l’activité, le redémarrage est plus lent que prévu et les incertitudes restent fortes quant à l’évolution de la pandémie et son impact sur les perspectives. Les investisseurs sont vigilants et préfèrent attendre de voir les effets de la vaccination sur les indicateurs macro-économiques.
Encore faut-il que le Maroc veille au parachèvement des réformes pour encourager les IDE qui dépendent étroitement de l’amélioration du climat des affaires. Rien que sur le plan fiscal, il est judicieux de respecter les engagements des dernières assises de la fiscalité et adopter la loi-cadre qui tarde à voir le jour. Elle permettrait au moins de fixer les investisseurs sur un certain nombre de mesures qui changent à l’occasion de l’élaboration de chaque Loi de Finances.