Mehdi Benbachir, DGA de Société Générale Maroc et Zineb Masrour, Chief Investment Officer du groupe Yamed Capital, reviennent en détails sur la création de Nema Capital ainsi que les opportunités qu’offrent les OPCI aux épargnants.
Ecoactu.ma : Dans quel cadre s’inscrit la création d’une joint-venture pour la création d’une société commune de gestion des OPCI. Quels sont les critères retenus pour le choix de Yamed Capital ?
Société Générale Maroc : La création de NEMA Capital traduit la volonté de Société Générale Maroc et Yamed Capital de proposer une offre unique capitalisant sur leurs expertises respectives. Yamed est un acteur immobilier majeur au Maroc, avec lequel nous avions déjà travaillé sur différents sujets et avec lequel nous partageons un certain nombre de valeurs et une culture commune, ce qui a grandement facilité la construction de ce partenariat.
Le marché se met progressivement en place mais cela n’empêche qu’il reste des réglages à opérer notamment sur le plan comptable et fiscal. Le moment choisi est-il opportun pour se lancer dans cette classe d’actifs ?
YAMED Capital : L’instauration d’un tout nouvel environnement légal, réglementaire et fiscal pour un nouvel instrument financier implique de nombreuses parties prenantes (législateur, régulateur, autorité des marchés, professionnels de la comptabilité, du droit, de la finance…etc.) et il est donc naturel que les différentes composantes se mettent en place de manière progressive. Nous sommes convaincus que les ajustements nécessaires potentiels suivront d’eux-mêmes.
En tout état de cause, les opportunités et le potentiel du marché des OPCI restent considérables et il est grand temps de travailler à proposer au marché de premiers supports d’investissement.
Le marché de l’immobilier est empreint de différents risques. Comment Société Générale Maroc et Yamed Capital comptent-ils à travers ce partenariat pallier les différents risques notamment ceux liés à la variation des valeurs liquidatives ?
YAMED Capital : La force de Nema Capital, en tant que société de gestion, est qu’elle pourra s’appuyer à la fois :
- sur une réelle expertise immobilière, portée par un professionnel du métier, qui a une bonne connaissance des différents risques propres au marché de l’immobilier
- et sur l’expérience, l’organisation et les structures d’un groupe bancaire de premier plan, qui est déjà très familier avec l’ensemble des contraintes et des risques liés à la gestion collective d’épargne.
La règlementation prévue pour la détermination des valeurs liquidatives nous semble de nature à apporter toutes les garanties de transparences aux investisseurs.
Comment Nema Capital pourrait-elle inciter le grand public à souscrire à ce vecteur financier pour qu’il ne soit pas uniquement investi par les investisseurs institutionnels notamment comme c’est le cas pour les OPCVM ?
Société Générale Maroc : Il est probable qu’à l’instar de ce qui s’est passé dans d’autres pays au moment de l’introduction de nouveaux instruments similaires, le marché fasse ses premiers pas avec des véhicules s’appuyant essentiellement ou majoritairement sur des investisseurs professionnels.
Nous sommes toutefois convaincus que l’opportunité offerte au grand public de bénéficier d’un nouvel instrument d’investissement donnant accès au marché de l’immobilier, dans un environnement règlementé, ne tardera pas à susciter de l’intérêt de la part des épargnants.
Cela pourra aussi être pour eux une source de diversification de leur épargne et de leur allocation d’actifs.
A cet égard, en ce qui concerne Nema Capital, le réseau de distribution de Société Générale devrait être amené à jouer un rôle de premier plan.